La soutenance se tiendra le 11 décembre 2015, 14h, à la FLSH de l’Université de Limoges – salle D 04.
(39 E rue Camille Guérin à Limoges)

Titre de la thèse : « L’évolution des modes de légitimation de l’autorité clinique au sein du champ médical. Les hiérarchies médicales hospitalo-universitaires dans le contexte de réforme des hôpitaux »

Le jury est composé de :

Patrice Pinell, Directeur de recherche (INSERM), Rapporteur.
Frédéric Lebaron, Professeur à l’Université de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines, Rapporteur.
Frédéric Pierru, Chargé de recherche (CNRS), Examinateur.
Anne-Chantal Hardy, Directrice de recherche (CNRS), Examinatrice.
Choukri Ben Ayed, Professeur de sociologie à l’Université de Limoges, Directeur.
Christophe Gaubert, Maître de Conférence en sociologie à l’Université de Limoges, Directeur.

Résumé de la thèse :
Cette thèse s’intéresse aux évolutions de la médecine hospitalo-universitaire, sous l’angle des relations qui s’instaurent entre activités de soins et de recherche des enseignants-chercheurs praticiens hospitaliers (PUPH – MCUPH).
Deux questions centrales organisent cette investigation sociologique. D’une part, en quoi l’autonomie historique (acquise au XIXème siècle) du savoir médical plus particulièrement anatomo-clinique et de ses agents est-elle, ou non, remise en cause sous l’effet des réformes bureaucratico-gestionnaires de l’espace dominant de la médecine (celui des CHU) de ces dernières années ? D’autre part, en prenant en compte l’existence d’un univers de la médecine historiquement différencié entre médecine clinique, médecine biologique et santé publique, peut-on dire que l’hégémonie clinique sur les autres sous-espaces de la médecine est atteinte dans ce contexte ?
Ce travail revient sur la manière dont l’actualisation de la clinique dans le cadre des restructurations hospitalières constitue un enjeu pour l’élite médicale sur le terrain. Les luttes historiques constitutives du champ concernent en effet la définition même de la médecine clinique, ses frontières, les limites de son objet, ses objectifs, la nature de sa connaissance, ses modes d’interventions, ses conditions de pratiques et ses interactions avec les autres formes de connaissances, notamment scientifiques, essentielles à son essor. Face à l’ampleur que prend depuis les années 1970 les connaissances sociales, économiques et gestionnaires sur la médecine, nous faisons l’hypothèse qu’un processus de routinisation de la légitimité clinique au sein du champ médical tend à s’opérer par la voie de la réforme hospitalière : il s’agit de demander aux médecins de rendre compte de leur pratique et de rendre des comptes sur leur pratique. Autrement dit, de passer d’opérateur à témoin de ce qu’est la médecine, son champ d’intervention et les interrogations sociétales qu’elle porte. Ce sont ainsi les mécanismes de transformation possible de cet ordre des légitimités qu’il s’agit avant toute chose d’interroger, leur construction et leur mode d’intégration au champ.