Le séminaire du 24/03 aura lieu en visio de 14h à 17h en salle des conseils à la MSHS de Poitiers et en salle D116 à Limoges. Il accueillera les deux communications suivantes :
Delphine Ruiz (doctorante GRESCO Limoges) : » L’obésité, entre médecine et chirurgie : principes d’opposition des praticiens dans la définition d’une prise en charge, logiques de recrutement et rapports à la patientèle »
L’obésité, qualifiée dès 1998 « d’épidémie mondiale » par l’Organisation Mondiale de la Santé, a été constituée ces dernières années en France comme un problème de santé publique. L’omniprésence au sein du champ politico-médiatique des considérations et inquiétudes concernant la croissance de « l’épidémie » ne doit pourtant pas laisser croire à une homogénéité des définitions et des pratiques développées au sein du champ médical concernant sa prévention et son traitement. La prise en compte de la structure du champ médical et des rapports entre praticiens suivant la position qu’ils occupent permet de mettre au jour les formes plus ou moins différenciées et concurrentielles de prise en charge de l’obésité. Dans cette communication il s’agit d’analyser un fraction de ces luttes de classement, celles qui opposent les médecins « hospitalo-universitaires » et les chirurgiens de clinique « privée » dans la définition de ce qu’est « l’obésité », son « traitement » approprié, le suivi des patients. etc. Dans ce cadre, une attention particulière est portée aux modes de recrutement d’une patientèle que l’on doit se concilier, sinon s’attacher, et donc aux rapports de conflit et de coopération avec les différentes fractions de celle-ci.
« Les « détails », le récit et l’approche réflexive en sociologie ou l’usage du récit réflexif des « détails » dans l’enquête sociologique ?
… Méditer comme personne n’a encore médité sur ce que tout le monde a devant les yeuxest sans doute ce qui est attendu de tout chercheur. Un exercice qui semble particulièrement difficile pour un sociologue débutant. En effet, lorsqu’on regarde aujourd’hui le nombre des recherches et des publications scientifiques sur n’importe quelle question sociale, on se rend très vite compte d’une évidence : les « spécialistes » ont presque tout dit. Il n’y a quasiment pas de thème de recherche qui n’ait pas fait l’objet de plusieurs approches riches, rigoureuses et pluridisciplinaires. Comment donc réussir une telle épreuve face à ce contexte actuel de la recherche en sciences sociales ? Comment rendre compte de toutes ces démarches sans lesquelles l’étude et ses résultats ne seraient pas possibles ? Comment procéder, à travers une restitution écrite des conditions d’enquête, l’objectivation de notre double statut, carrière… de sociologue, boxeur, militant, etc. qui est à la base de nos résultats d’enquête ?
Pour discuter de ces différentes questions – pour ne pas dire des mes difficultés-, je propose une réflexion sur la place des détails, du récit et de la posture réflexive dans la démarche d’enquête en sociologie. Je me baserai d’abord sur mes différentes expériences d’apprenti sociologue depuis le master jusqu’en thèse (dont le thème est : Étudiants étrangers hier, travailleurs français aujourd’hui: sociologie des parcours migratoires des « jeunes sénégalais étudiants ».). Ensuite, j’essaierai de voir comment, à partir de la littérature abordant les questions méthodologiques en sciences sociales généralement, on pourrait peut-être penser à un usage du récit réflexif des « détails » dans l’enquête sociologique ? »