- Doctorant en sociologie à l’Université de Poitiers
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Malgré une existence de plus de trois siècles, la franc-maçonnerie est certainement l’une des institutions que les sciences sociales délaissent le plus, exception faite de l’histoire. Des raisons et des motifs qui poussent des hommes ou des femmes à s’engager en franc-maçonnerie, on sait peu de choses ; de même pour ce qui est de leur activité et leurs pratiques. Peu de recherches un peu poussées menées par des sociologues sont aujourd’hui disponibles concernant leurs parcours, les voies d’accès à l’institution, le processus d’initiation, les effets produits par la reconnaissance comme franc-maçon, les processus d’apprentissage ou encore les formes de sociabilité. Là est l’ambition de ce travail de recherche, qu’on pourrait exprimer simplement comme une tentative de comprendre pourquoi, comment et dans quelles conditions on devient franc-maçon.
Pour ce faire, la voie qu’il semble pertinent d’emprunter consiste à retracer la sociogenèse des parcours qui y conduisent, en essayant de faire émerger les conditions sociales de possibilité qui président à l’engagement en franc-maçonnerie. Mais on ne saurait saisir l’épaisseur de celui-ci en se limitant à l’étude des seules dispositions avec lesquelles l’impétrant se présente devant l’institution maçonnique. Il faudra également saisir le travail de cette dernière dans la construction du franc-maçon, en portant une attention particulière aux processus de sélection et d’initiation ainsi qu’au cadre de la pratique maçonnique, en ce qu’il constitue un espace de socialisation spécifique dans lequel se transmettent des manières de se tenir, de se mouvoir et de se comporter qui exigent, notamment, discipline et maîtrise de soi. Ce regard à la croisée des chemins entre dispositions individuelles et conditions institutionnelles nous paraît le seul à même de saisir dans sa pleine force « la façon », ou la fabrication, d’un franc-maçon.
Ainsi cette thèse se propose de contribuer à la connaissance du fait maçonnique, mal connu parce que peu étudié par la sociologie ; pas seulement pour combler un vide mais parce qu’il semble que le fait maçonnique dépasse le seul microcosme de la franc-maçonnerie et qu’il dit quelque chose de plus étendu à propos du monde social, de ses institutions et des logiques de sélection, de consécration voire de reproduction sociale qui y ont cours.
Franc-maçonnerie, institution, socialisation, sélection, disposition