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Le CAP, un enjeu de la carte des formations professionnelles coordonnée par les Régions.
Depuis 1983, les Régions disposent de la compétence de droit commun en matière de formation professionnelle des jeunes et des adultes. Ce rôle de coordination des politiques de formation professionnelle menée en région est renforcé par la Loi du 24 Novembre 2009 relative à l’orientation et à la formation tout au long de la vie. La question de la place du CAP et de son déploiement ou retrait se pose de manière de plus en plus aigüe au fil des discussions avec les autorités académiques, les branches professionnelles et les partenaires sociaux. La rénovation de la filière professionnelle (abrogation des BEP, mise en place des BAC PRO 3 ans) a accéléré ces interrogations. Si l’ensemble des acteurs convergent sur l’importance de la carte des CAP en formation initiale, les objectifs assignés à ce diplôme sont très différents voire opposés en fonction des groupes d’acteurs. Le débat sur l’intérêt des CAP dit « d’insertion » c’est-à-dire ouvert prioritairement à des publics en difficulté en est un exemple. Tous s’accordent sur la nécessité de proposer des CAP accessibles mais divergent sur la notion de « public en difficulté », sur le type de spécialité visé, sur le poids des places offertes en 1ère année de CAP par rapport à l’offre globale post 3ème et sur le choix de la voie de formation (apprentissage ou statut scolaire).
L’observation prospective des métiers, des outils pour animer le débat régional.
Depuis 2003, les différents Accords Nationaux Interprofessionnels relatifs à la formation tout au long de la vie ont contribué à la mise en place d’outils prospectifs métiers qualification au sein des branches professionnelles. En appui de ces A.N.I, les Régions signent des contrats d’objectifs avec les branches professionnelles et les chambres régionales consulaires sur la déclinaison de ces outils en région.
La cartographie des emplois à l’échelle des bassins d’emploi, l’analyse de l’évolution des effectifs (salariés et indépendants) et des qualifications requises ainsi que l’observation de l’insertion professionnelle des sortants du système de formation initiale permettent d’objectiver les débats sur la correspondance entre les formations préparant au CAP (par spécialité), les métiers exercés et le niveau de qualification reconnu. Ce cadre d’analyse permet de dégager des réalités de travail, de reconnaissance professionnelle et d’expériences très diversifiées. Il n’y a pas un CAP mais une pluralité de CAP qui recouvre des réalités sociologiques différentes. La méthode doit privilégier l’approche par secteur professionnel afin de mieux répondre aux questionnements spécifiques. A titre d’illustration, nous pouvons observer que la création du BAC PRO en 1985 fortement soutenue par l’UIMM a eu, pour effets, une diminution progressive de l’offre CAP dans les métiers de la métallurgie alors que les industries de process continuent à recruter des jeunes titulaires de CAP de conducteurs de machines automatisées ou de Certificat de Qualification Professionnelle par la voie de la formation continue.
LE CAP, un diplôme au service de l’économie des territoires.
Le développement économique et l’aménagement des territoires sont au cœur de l’action des Régions. Dans une région qui connaît un développement de l’économie résidentielle (tourisme, accueil de population de seniors…), un poids supérieur de l’agriculture et de l’industrie par rapport à la moyenne nationale et une présence significative des actifs « indépendants », le CAP occupe une place privilégiée pour maintenir et développer un tissu économique de proximité à condition qu’il soit suivi, pour certains jeunes, d’un Brevet Professionnel ou d’un BAC PRO permettant ainsi l’installation dans certains métiers. Le CAP peut donc favoriser la réussite de jeunes porteurs de projets en région. L’observation de la réorientation d’étudiants décrocheurs ou d’adultes en reconversion vers certains métiers de l’artisanat ou vers les métiers d’Art montre que certains CAP (et BP) sont perçus comme porteurs de savoirs professionnels et d’insertion professionnelle. Le CAP est donc un diplôme qui peut s’adresser à un public très diversifié et, ainsi, contribuer à qualifier les activités générées par l’économie résidentielle des bourgs ruraux et des villes du littoral. A titre d’illustration, l’ouverture d’un CAP d’ouvrages chaudronnés avec une mention « métaux d’Art » en partenariat avec un pôle métiers d’Art d’une communauté de communes spécialisée dans la dinanderie a permis de favoriser la transmission de savoir faire spécifiques d’un territoire et d’accueillir un public diversifié. De ce point de vue, le CAP peut être porteur d’innovation sociale à l’échelle des territoires.