• ATER en sociologie à l'Université de Tours, et doctorante en sociologie à l'Université de Poitiers

Thèse de sociologie

— Titre : Les Cités éducatives, Réduire les inégalités scolaires par le territoire : les enfants et les alliances éducatives dans les quartiers prioritaires de la ville

— Direction : Mathias Millet et Stéphane Beaud

— Résumé :

Cette thèse porte sur les relations entre institutions éducatives et classes populaires en banlieue au temps des Cités Educatives. Elle s’appuie pour cela sur la monographie d’une ville de banlieue populaire parisienne à forte composante migratoire.

Elle montre que la mise en place de la politique de Cité Educative et la multiplication des dispositifs socio-éducatifs dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville procède d’une scolarisation des questions sociales et territoriales et cherche à en saisir les effets socialisateurs sur les pratiques et les identités des professionnels intervenant en banlieue et des parents et des enfants de classes populaires qui y résident.

La thèse revient dans un premier temps sur l’histoire sociale de l’intervention éducative en banlieue et, plus spécifiquement, sur la genèse de la politique de Cité Educative et montre comment certains diagnostics comme celui d’un lien social fragilisé ou d’une défaillance des familles populaires dans l’éducation de leurs enfants s’imposent au détriment d’autres au sujet des banlieues populaires. Une analyse de la mise en œuvre de la politique de Cité Educative au niveau local permet en outre d’identifier les « représentations », les « actes » et les « dispositifs » qui se cachent derrière cette dénomination et ainsi, d’enrichir la réflexion sur les modes de transformation de l’action publique.

Puis, un deuxième axe de la thèse porte sur les relations quotidiennes entre l’école, les associations, les familles et les autres acteurs éducatifs au sein de la ville étudiée. Il s’appuie pour cela sur des entretiens avec des acteurs éducatifs (enseignants, travailleurs sociaux, agents publics territoriaux), des entretiens avec des familles et l’observation des réunions interprofessionnelles organisées dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de Cité Educative. Le croisement des questions scolaires et sociales multiplie les injonctions pour les professionnels à sortir de leur cœur de métier. Un intérêt est porté à l’articulation des socialisations primaires et secondaires des professionnels afin de voir comment cet appel à l’élargissement des tâches est accepté en fonction des conceptions des métiers et des trajectoires personnelles. Les entretiens avec les familles amènent quant à eux à interroger le caractère plus ou moins central des questions relatives à la scolarité et l’éducation des enfants dans les modes de vie et d’habiter et dans les aspirations.

Enfin, un troisième axe porte sur le travail de socialisation sur les enfants et les adolescents, et à travers eux sur les familles, dans les dispositifs de la Cité Educative. Il se base pour cela sur des observations menées dans plusieurs dispositifs. Après avoir défini les caractéristiques des enfants pris en charge dans ces structures et après avoir décrit la façon dont ils y sont entrés, la thèse analyse comment la socialisation opère dans ces dispositifs situés en périphérie de l’école ainsi que ses produits. Une attention est notamment portée aux « ressources » que les enfants et les familles peuvent en tirer, y compris, en dehors des objectifs officiels de l’institution.

Ce travail emprunte ainsi à plusieurs sous-champs disciplinaires : la sociologie de l’éducation, la sociologie de la socialisation, la sociologie des problèmes publics, la sociologie des classes sociales.

Il vise à éclairer certains aspects des relations entre familles populaires et institutions aujourd’hui : le quadrillage institutionnel dans lesquelles les classes populaires sont prises et le travail de socialisation dont elles font l’objet qui contribuent à renforcer le rapport à ceux qui les dominent, mais aussi à les rapprocher culturellement des autres groupes sociaux.

— Publication

CHAUVIN Pierre-Marie,  DIARRA Maëlle,  LENOUVEL Margot, RAMO Agnès, “Brèche temporelle et polarisation sociale. Sociologie de l’expérience du temps pendant le premier grand confinement”, Temporalités, 2021

— Communications

RAMO Agnès, “L’expérience temporelle du confinement. Brèche temporelle et articulation des temps sociaux” avec Pierre-Marie Chauvin, Maëlle Diarra, Margot Lenouvel, 9ème congrès de l’AFS, juillet 2021.

RAMO Agnès, “Après l’école, encore l’école ? L’effet socialisateur de deux structures extrascolaires dans une ville labellisée Cité Éducative”, 10ème congrès de l’AFS, juillet 2023

— Séminaires

RAMO Agnès, “ Pour « nos enfants » et « au nom des parents » ? La construction des représentations et des besoins des habitants d’une ville de banlieue populaire par les acteurs d’une Cité Educative, Journée doctorale de COST, juin 2023.

RAMO Agnès, “L’expérience temporelle du confinement. Brèche temporelle et polyphonie sociale du temps » avec Pierre-Marie Chauvin et  Margot Lenouvel, Séminaire “lectures en sciences sociales sur les temporalités” de l’EHESS, avril 2022.

RAMO Agnès, “La notion de capital / capitaux”, séminaire des doctorant∙e∙s de l’équipe COST, novembre 2021.

RAMO Agnès, “‘Un jour sans fin ?’ Expérience temporelle du confinement et rapport au temps en France pendant la ‘crise du coronavirus’” avec Pierre-Marie Chauvin, Maëlle Diarra, Margot Lenouvel, Séminaire interne du GEMASS, mai 2021.

— Diffusion scientifique

RAMO Agnès, Présentation de la thèse auprès de Ville au carré lors d’une réunion des chefs de projet Cité Educative du Val-de-Loire, juin 2023.

Mémoires de recherche

RAMO Agnès, 2017 « les journalistes du Tagesspiegel et l’affaire de Cologne », Mémoire de M1 sous la direction de Gérôme Truc, mention très bien

RAMO Agnès, 2020 « Comme partout mais plus qu’ailleurs, enseigner dans une cité éducative », Mémoire de M2 sous la direction de Gérôme Truc et Fabien Truong, mention très bien