- Doctorant en sociologie à l’Université de Poitiers et à l’Université Libre de Bruxelles
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Direction : Mathias Millet (GRESCO – Université de Poitiers) et Isil Erdinç (METICES – Université Libre de Bruxelles).
Cette thèse propose d’étudier l’essor d’un groupe social au sein du monde patronal : les franchisé·es. Depuis le début des années 2000, le nombre de ces indépendant·es, caractérisé·es par le contrat qui les lient à une entreprise leur accordant le droit d’exploiter une enseigne en échange d’une rémunération, est en nette hausse. Si bien que la franchise apparaît désormais comme une voie à la fois désirable et accessible à l’entrepreneuriat. Cette popularité émergente tranche pourtant avec la perception dont ce statut faisait l’objet jusqu’à la fin des années 1990. Considérée alors comme une catégorie marginale et précaire du petit commerce, la franchise apparaissait comme une position peu enviable. Cette thèse prend donc pour point de départ l’interrogation suivante : comment la position de franchisé, relativement marginale et en déclin jusqu’au début des années 1990, est devenue une voie d’accès désirable et attractive à l’entrepreneuriat ? Pour y répondre, cette enquête entend explorer trois dimensions complémentaires.
Il s’agit, tout d’abord, d’interroger les processus de légitimation de cette catégorie au sein des champs politique, juridique et médiatique au cœur de deux espaces sociaux : l’espace social national, mais également l’espace social européen. En effet, l’accroissement du nombre des franchisés est consubstantiel de deux dynamiques plus générales : d’un côté, la hausse du nombre d’indépendants depuis le début des années 2000 ; de l’autre, la décentralisation des sites de travail et le développement des filiales à l’échelle nationale et européenne. Dès lors, pour comprendre la hausse du nombre de franchisé·es, il devient nécessaire d’élargir le regard et de porter attention au travail de légitimation opéré par les entreprises qui franchisent.
Ensuite, un deuxième axe entend étudier en quoi l’émergence de ce statut participe aux reconfigurations internes et externes du groupe social dont les franchisé·es font partie : le patronat. À l’image de ce dernier, les franchisé·es rassemblent des profils hétérogènes. Toutefois, malgré ces écarts, ces indépendants partagent une caractéristique singulière : ce sont des patron·nes qui ont un·e patron·ne. Ils et elles ne disposent pas librement de leur fonds de commerce contrairement aux autres indépendant·es dont la transmission du patrimoine, notamment professionnel, constitue une caractéristique centrale. Ni totalement indépendant·es, ni salarié·es, les franchisé·es constituent un cas idéal pour étudier les frontières internes et externes à ce groupe patronal en analysant les caractéristiques à leur fondement.
Enfin, le dernier axe prend pour objet les trajectoires des franchisé·es. Il s’agit d’étudier les effets du processus d’installation sur les pratiques et représentations des individus. L’enjeu, dès lors, est d’interroger les processus de socialisation professionnelle à l’œuvre en posant l’interrogation suivante : qui reste et au contraire qui part ? Y répondre implique de prendre en considération à la fois les ressources matérielles et sociales nécessaires à l’installation en tant que franchisé, et à son maintien, mais également aux capacités à incorporer des dispositions et représentations nécessaires à l’activité d’indépendant.
2024 : Des rapports à l’enjeu écologique en train de se faire. Enquêter sur les processus d’incorporation de pratiques et représentations instituées comme (non)écologiques au sein d’une section de scouts et leurs parents, sous la direction de Séverine Gojard (CMH), Master 2 – Sciences sociales, Pratique de l’interdisciplinarité en sciences sociales (EHESS-ENS).
2023 : Une vitrine verdie. Une analyse des rapports à l’enjeu écologique entre commerçants d’un parvis en voie de gentrification, sous la direction de Lise Bernard (CMH) et de Jean-Baptiste Comby (CENS), Master 1 – Sciences sociales, Pratique de l’interdisciplinarité en sciences sociales (EHESS-ENS).
2023 : Avec Rémi Emorine et Jeanne Phelizon, « Les professionnels de la santé face aux risques industriels et nucléaires », Plateforme SHS Santé, 2023.