- Docteur en sociologie, IR Bordeaux
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– Titre: Travail agricole saisonnier ( TAS) et immigration: Enquête sur les parcours des travailleurs agricoles saisonniers issus d’Afrique subsaharienne.
– Direction: Henri Eckert
– Résumé:
Depuis les années 1980, on assiste au développement de la création d’entreprises par les immigrés venus en France. Dès cette époque, les immigrés subsahariens s’engagent dans la création d’entreprises. Lors de nos mémoires de Master 1 et Master 2, nous avons abordé leurs histoires individuelles par l’emploi et le travail : il s’est agi d’analyser leurs trajectoires sociales et migratoires ainsi que leurs pratiques de création d’entreprises. A l’issue du Master 2, trois pistes d’ouverture sont apparues pour un approfondissement de ce thème de recherche. 1) Enquêter dans une perspective comparative au sein de trois groupes sociaux différents comme les entrepreneurs français de « souche », ceux issus de l’immigration maghrébine et les subsahariens. 2) Approfondir la question de la socialisation de l’entrepreneur africain et celles touchant aux représentations du statut de chef d’entreprise. 3) Elargir la problématique des discriminations et de l’ethnicisation des relations professionnelles dans un autre secteur comme la restauration ou le travail agricole saisonnier. Plusieurs raisons nous ont amené à choisir la troisième voie dans la mesure où l’hypothèse principale de nos recherches était celle d’une réponse de ces travailleurs subsahariens à un contexte marqué par les discriminations et la fermeture du marché du travail. Elle réclamait une analyse plus approfondie. Il faut ajouter que se contenter de montrer qu’il existe des discriminations qui ont poussé les subsahariens à créer leurs entreprises, n’était plus cruciale, plusieurs études (Madoui, 2006 ; Light, 1972 ; Bonacich, 1973) ayant permis de le montrer. La focalisation sur le secteur agricole permet d’envisager autrement la dynamique migratoire et d’aller observer les questions de discriminations et de relations ethniques sur d’autres terrains. Afin de poursuivre les réflexions engagées lors du mémoire de Master, nous proposons ici de reprendre la problématique du point de vue de l’analyse de la place du travail agricole saisonnier (TAS) dans les trajectoires des travailleurs immigrés. Pour ce travail de thèse, nous entendons examiner la question des discriminations et des relations interethniques de travail, à travers les notions de trajectoires, de réseaux et de précarité. Nous soulevons les questions suivantes qui constituent autant de pistes de recherche : comment les travailleurs immigrés africains se sont substitués aux premiers travailleurs agricoles saisonniers issus des migrations italienne et maghrébine ? Comment la construction d’une figure du travailleur saisonnier africain, plus visible que ces derniers par la couleur de la peau, participe-t-elle à la reproduction d’un ordre social « racialisé » et inégalitaire ? Comment se reproduisent les inégalités et les discriminations dans le TAS ? Quelles sont les relations qui existent entre les saisonniers et les exploitants ? Quels sont les rapports sociaux qui caractérisent le TAS ? Dans un contexte de marchandisation des contrats, quels sont les enjeux sociaux de l’intermédiation entre les travailleurs saisonniers et les exploitants ? Qu’en est-il de l’organisation du TAS ? Qu’en est-il des conditions de logement et de traitement entre les différents travailleurs ? Une démarche qualitative, de type monographique et ethnographique sera privilégiée et s’appuiera sur la réalisation d’observations participantes et d’entretiens avec les travailleurs saisonniers agricoles issus d’Afrique subsaharienne exerçant dans les régions de Poitiers et de Reims.