- Doctorante en sociologie à l'Université de Limoges
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Titre : Préparer sa fin de vie. Les « prises » des personnes très âgées en fonction de l’hétérogénéité sociale ».
Directeurs : Choukri Ben Ayed et Pierig Humeau
Le vieillissement est souvent défini comme une diminution des capacités physiques et cognitives (Hervey, 2001). Cette réalité qui a été appréhendée comme physiologique doit être considérée comme une construction sociale (Caradec, 2008). Effectivement, le vieillissement mène les personnes vieillissantes à réaménager leur existence suite aux changements biographiques, ce que nomme Vincent Caradec « la déprise ». En prenant en compte cette « déprise » définie par la diminution progressive et le réaménagement continue, comment ces personnes très âgées appréhendent-elles leur finitude. Plus précisément, par quelle « prise » prévoient-elles de planifier leur fin inéluctable ?
La thèse objectivera le processus d’aménagement de la fin de la vie tout en se focalisant sur le vécu de cette nouvelle étape biographique, celle de « déprise » progressive. En étudiant le processus de la vieillesse comme une construction sociale, il faut mettre en place l’organisation de la société de la vieillesse en abordant les rôles et la place des différents agents sociaux, en premier lieu l’État (Caradec, 2022). L’institutionnalisation de la vieillesse et l’invention du troisième âge (Lenoir, 1979) en France ont changé les conditions sociales et économiques de la vieillesse et les rapports entre les générations. Ces différentes conditions ont préconisé aux personnes âgées une vie plus autonome, et des services publics facilitant la gestion de la vieillesse.
La thèse visera à comprendre les rôles que jouent les institutions hétérogènes et pléthoriques (sécurité sociale, système de retraite, CAF, APA, EHPAD…) en influençant les différentes formes de prises et de déprise. En enquêtant simultanément au sein des familles comportant les personnes âgées et leurs enfants, il s’agit de mettre en place les différentes formes de planifications et de rapports envers la fin de la vie. La place de la famille est jugée essentielle à ce stade de la vie, surtout avec l’arrivée des parents au quatrième âge, durant lequel se réalise la vraie vieillesse. Tout en adoptant une démarche méthodologique mixte, alliant les approches qualitatives et quantitatives, cette étude s’appuiera sur plusieurs techniques de collecte de données : Des entretiens menés au sein de diverses institutions (n = 40 à 50 max) ainsi qu’auprès de personnes âgées et de leurs enfants (n = 40 à 50 max), des observations portant sur les habitats, les relations intergénérationnelles, l’autonomie et la dépendance, ainsi que des analyses de données statistiques fournies par les différentes institutions concernées. Le terrain d’enquête portera sur la région de la « Nouvelle-Aquitaine », étant donné que c’est la région la plus vieillissante en France, avec une forte attractivité pour les personnes vieillissante. Le nombre des personnes vieillissantes augmente de plus en plus ce qui peut engendrer un manque de capacité de soutien de la part des institutions aux personnes âgées et dépendantes.
Cette recherche portera donc sur les différentes conditions de vieillissement au niveau de la région de la Nouvelle-Aquitaine, influençant les différentes « prises » pour la fin de la vie. Plus largement, ce projet de thèse vise à pointer les inégalités sociales face au vieillissement, les représentations sociales de l’avenir, le rapport au corps de la personne vieillissante, à la solitude, au veuvage, au rapport au logement, aux relations avec les enfants, aux institutions, à la médecine, et à la société.