L’axe 1 du projet du GRESCO, s’inscrit dans la continuité de l’axe 1 précédent « Trajectoires et certifications : sociologie des apprentissages ». Les thématiques des apprentissages, des configurations pédagogiques, des matrices disciplinaires, ou de la sociologie du diplôme, notamment, seront poursuivies. Cet axe marque cependant des inflexions et de nouvelles entrées au GRESCO.

Nous tenons clairement à inscrire cet axe dans le champ de la sociologie de l’éducation et de la socialisation, tout en mettant en exergue l’analyse des trajectoires. En premier lieu, les politiques et les réformes qui tentent depuis plusieurs décennies de transformer le champ de l’éducation se heurtent au constat récurrent des inégalités que produit et reproduit le système éducatif. Ces situations inédites (la (re)constitution des champs disciplinaires, la massification scolaire et universitaire, l’inclusion de « nouveaux publics », les injonctions à individualiser voire personnaliser les parcours, l’emprise des questions d’insertion et d’accès à l’emploi, les formes renouvelées de socialisation familiale, le poids des territoires, etc.) invitent plus que jamais à questionner le fonctionnement de la « société éducative contemporaine » et comment se (re)produit, dans un implacable renouvellement, les inégalités de parcours et de destin social. Aussi l’espace éducatif est-il appréhendé au GRESCO comme un lieu de l’expression de rapports sociaux conflictuels, au prisme des questions sociales qui émergent de ces récentes transformations. Nous cherchons en effet à comprendre comment cette problématique de la conflictualité irradie la sphère éducative à travers l’analyse d’une diversité de processus sociaux, mis au jour par un ensemble d’enquêtes et de terrains de recherche. Notre éventail de questions et de démarches s’oriente autour du dévoilement des mécanismes producteurs de rapports sociaux et éducatifs conflictuels qui participent de la reproduction du champ éducatif : qu’est-ce qui (se) joue dans la fabrication des disciplines scolaires et dans leurs modes différenciés d’appréhension ? En quoi les diplômes participent à ce mouvement ? Dans quelle mesure les pratiques éducatives et socialisatrices produisent-elles des trajectoires différentielles ?

Les travaux menés au GRESCO dans la période précédente ont mis en exergue le poids des formes plurielles de socialisation (familiale, juvénile, politique, sportive, territoriale, etc.) sur les parcours. Ainsi, au-delà de ces questionnements spécifiques de la sphère éducative, l’axe 1 explore les processus de socialisation entendus comme la confrontation à un ensemble de normes, mais également comme modalités de participation à des entités collectives. Les travaux inscrits dans le champ de la socialisation politique y seront pris en compte : comment se constituent les logiques sociales de l’engagement ? En articulation avec les questions soulevées dans l’axe 2, l’axe 1 thématise aussi plus explicitement que dans l’accréditation précédente les recherches inscrites dans le champ de la déviance scolaire : comment l’institution éducative constitue-telle et applique-t-elle ses normes ? Enfin, la question des univers privés ou locaux (famille, territoire rural) est mobilisée dans cet axe en questionnant les façons dont ces configurations jouent sur les processus socialisateurs de la petite enfance ou de la jeunesse.

L’axe 1 comprend plusieurs thèmes qui sont développés dans le document présenté sous ce lien.