Résumé de la thèse :
À partir d’un corpus constitué de sources écrites et orales, nous avons cherché à comprendre d’un point de vue socio-historique, comment les étudiants et les enseignants de trois universités de province, Poitiers, Limoges et Tours se sont mobilisés en mai-juin 68 et au début des années 1970 (ce que l’on a appelé ensuite les « années 68 »). Nous avons voulu dans ce travail, lier des transformations du monde étudiant tant à travers la structuration de ses espaces et réseaux qu’à travers les luttes matérielles et symboliques dont il est porteur, à celles institutionnelles et socio-culturelles de l’université. La thèse porte la focale sur la mise en œuvre de la loi Faure (1968) assez peu étudiée dans la littérature prolifique sur Mai 68. Envisagée comme une série d’entrées analytiques centrées sur les processus et/ou les relations d’acteurs, elle fait varier différents niveaux de lecture sur les sites tout en visant une profondeur de champ sur des objets spécifiques (mouvements, travail d’institution, etc.). Dans cette recherche, nous avons accordé une attention particulière au rôle de l’espace, y compris dans ses aspects matériels puisque les dynamiques observées ne peuvent se comprendre qu’à la lumière des configurations locales d’acteurs, de l’issue des luttes passées, des enjeux propres à un établissement ou encore de ses rapports avec les collectivités locales.
Jury :
Choukri BEN AYED, Professeur de sociologie à l’Université de Limoges (directeur de thèse)
Stéphane BEAUD, Professeur de sociologie à Sciences Po Lille (co-directeur de thèse)
Emmanuelle PICARD, Professeure d’histoire contemporaine à l’ENS de Lyon (rapporteure)
Bertrand GEAY, Professeur de sciences de l’éducation à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (rapporteur)
Isabelle SOMMIER – Professeure de sociologie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Christelle DORMOY-RAJRAMANAN – Maîtresse de conférences de sociologie à Université de Lille