• Professeur certifié de sciences sociales et doctorant à l’Université de Poitiers

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Professeur certifié de sciences sociales à l’Université de Poitiers

francois.marchesseau@univ-poitiers.fr

Thèse en cours

Titre : Le syndicalisme révolutionnaire enseignant à l’épreuve du temps : générations, carrières militantes et enjeux de l’engagement pour les membres de la tendance intersyndicale Emancipation.

Direction : Stéphane Beaud et Catherine Leclercq (co-directrice).

Résumé : Emancipation est l’héritière de L’Ecole Emancipée, une revue syndicale et pédagogique qui voit le jour en 1910 et qui exprime le syndicalisme révolutionnaire dans le service public d’Education. L’Ecole Emancipée devient aussi progressivement une tendance au sein de la FNSI (Fédération Nationale des Syndicats d’Instituteurs) puis des différentes fédérations syndicales enseignantes, le droit de tendance ayant été officialisé par la FEN (Fédération de l’Education Nationale) en 1948. Elle s’inscrit ainsi dans la continuité des précurseurs du syndicalisme universitaire qui fondèrent au début du XXe siècle les premiers syndicats d’institutrices et d’instituteurs.

Emancipation est aujourd’hui présente dans les différents syndicats de la FSU (Fédération Syndicale Unitaire). Elle regroupe un peu plus d’une centaine d’adhérents et sa revue compte environ 350 abonnés. Tendance d’opposition, son poids électoral au sein des différents syndicats et de la fédération est de l’ordre de 4 à 5%. Si le nombre de militants reste stable, on constate un renouvellement constant, les départs (principalement lors du passage à la retraite) étant compensés par l’arrivée de jeunes enseignants (notamment de l’enseignement supérieur) alors même que le poids de la tendance est faible au sein de la fédération et que le syndicalisme révolutionnaire ne fait plus recette chez les salariés depuis fort longtemps.

La thèse interroge donc ce renouvellement générationnel, les codes et les valeurs qui sont en jeu dans ce type spécifique de militantisme, les conditions sociales de l’intégration dans un tel mouvement et surtout les raisons qui font que l’on y reste. Elle questionne aussi les enjeux pour ces femmes et ces hommes alors même qu’ils ne peuvent pas prétendre à se faire reconnaître selon les modalités classiques des organisations syndicales : s’agit-il d’enjeux politiques au sens classique du terme et/ou également d’enjeux personnels ?

La perspective adoptée dans le cadre de cette recherche s’inscrit donc, notamment, dans celle de la sociologie historique qui nous montre que, malgré le mouvement général de désyndicalisation observé depuis les années 1970 et l’éclatement du champ syndical enseignant depuis la disparition de la FEN en 1992, on assiste à une intense réflexion de la part des militants sur l’avenir du syndicalisme tant sur le plan des pratiques professionnelles et syndicales que sur celui de la démocratie au sein des organisations.

Le dispositif d’enquête allie un suivi quantitatif par questionnaire à un suivi plus qualitatif par entretiens semi-directifs et par observation participante.

Mots-clefs : carrière, engagement, enseignement, génération, militantisme, pédagogie, syndicalisme révolutionnaire