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« Entre rêve et cauchemar : problématiques de mineurs isolés étrangers pris en charge par les services de protection de l’enfance » – GRANDSARD Catherine, Université Paris 8, Centre Georges Devereux
Depuis 2007, le Centre Georges Devereux reçoit des mineurs isolés étrangers dans le cadre de mesures d’investigation éducative ordonnées par les juges des enfants. L’objectif est de comprendre le parcours du jeune, les motifs de sa présence en France mais aussi les difficultés auxquelles il (ou elle) est confronté(e). Près de 400 jeunes ont ainsi été accueillis depuis l’ouverture du service. Contrairement à un grand nombre de leurs pairs mineurs isolés, la majorité de ces jeunes est prise en charge par les services de protection de l’enfance, ce qui représente une chance mais aussi, très souvent, un défi qu’ils ont parfois le plus grand mal à relever. En effet, l’arbitraire des prises en charges, le caractère souvent opaque des logiques implicites sur lesquelles elles reposent et l’écart entre ces logiques et le projet migratoire initial incarné par le mineur sont à même de créer une situation profondément paradoxale, potentiellement pathogène. A travers des exemples concrets, cette communication abordera ces questions en mettant l’accent sur les retentissements psychologiques de ce type d’expérience migratoire chez de jeunes migrants originaires des quatre coins de la planète. Acteurs d’une migration à la pointe de la modernité, ces jeunes invitent, voire dans certains cas contraignent, les professionnels du champ socioéducatif qui les accueillent à revoir certains des « impensés » sur lesquels reposent leurs interventions. Car à trop vouloir les faire entrer dans des cases préexistantes, sans tenir compte de toute la complexité de leurs situations particulières et des contraintes multiples auxquelles ils doivent faire face, non seulement ce que ces jeunes héros des temps modernes ont à nous apprendre nous échappe complètement mais l’on court en plus le risque de les conduire vers une impasse existentielle qui, à terme, les mettra de nouveau en danger.
« Le système local de protection des mineurs étrangers isolés dans une région pauvre et de frontière : la Calabre » – EMANUELA Chiodo, Université de Calabre, Département de sciences politiques et sociales
Dans le cadre de l’orientation d’urgence et territorialisée qui caractérise les politiques italiennes d’inclusion sociale des migrants, les interventions en faveur des mineurs étrangers isolés se distinguent par la fragmentation et la fragilité avec lesquelles elles sont mises en œuvre. Parmi les problèmes généraux qui caractérisent le paysage accidenté de la protection nationale des mineurs étrangers isolés, la situation calabraise est particulièrement problématique. Il s’agit d’une situation qui s’inscrit dans les limites de la régulation des politiques sociales entre le gouvernement central et régional (en termes de financement et de coordination) mais aussi entre la Région et les autorités locales dans la gestion des interventions de protection sociale.
Dans cette situation générale, le domaine spécifique de la protection des enfants en dehors de la famille et institutionnalisés, s’adresse également aux mineurs étrangers isolés et reflète la fragilité plus générale du système de welfare local et du travail social dans la Région, de la programmation à la gestion jusqu’à la coordination. Cette faiblesse du système local d’aide sociale s’explique parallèlement à un rôle de plus en plus central de la région dans les flux migratoires à travers la Méditerranée. Les limites au niveau local à peine mentionnées s’ajoutent aux difficultés découlant d’un traitement fragile, incomplet, inadéquat de la « question migratoire » au niveau national qui déverse sur les communautés locales la responsabilité exclusive d’un phénomène se déroulant à l’échelle national et européenne.
La protection de mineurs étrangers isolés qui ne demandent pas de protection internationale est la même que celle réservée aux enfants italiens vivant en dehors de leur famille. Elle est réglée par la loi 184 du 4 mai 1983, comme modifiée par la loi 149 du 28 Mars 2001 » (droit de l’enfant à la famille) qui définit les devoirs de l’État par rapport à l’enfance abandonnée (article 1) et qui prévoit que, lorsqu’il n’est pas possible pour l’enfant de vivre dans sa famille (d’origine ou d’accueil), il est confié temporairement à une communauté de type familial, ou une structure caractérisée par une organisation et des relations interpersonnelles similaires à ceux d’une famille » (article 2).
Conformément à la législation actuellement en vigueur, la « gestion ordinaire » de la protection des mineurs étrangers isolés, leur prise en charge et leur placement dans un endroit sûr appartient à l’autorité locale dans laquelle l’enfant arrive et se trouve et qui, selon les dispositions de la circulaire conjointe du Ministère de l’Intérieur et le Ministère du Travail et des Affaires sociales du 24 Avril 2013 (adoptée suite à la fermeture de l’opération controversée « Urgence Afrique du Nord ») doit identifier une structure résidentielle, couvrir les dépenses liées à l’hospitalité. Le processus de placement de mineurs, est donc, comme déjà mentionné, subordonné aux différents modèles de réglementation de l’aide sociale et aux différentes ressources des territoires, à différents modèles de citoyenneté sociale.
Dans cet article nous tracerons un bref tableau du système institutionnel d’accueil des mineurs étrangers isolés en Calabre et notamment des principaux problèmes et caractéristiques qui affectent ce système, (les principaux types de foyer, leur répartition géographique sur le territoire et certains aspects de l’activité, le personnel impliqué et les relations avec les autres acteurs locaux responsables de la protection de l’enfance en danger (Tribunaux pour mineurs, services sociaux, travailleurs sociaux, etc.). Les limites qui caractérisent le système institutionnel d’accueil des enfants en dehors de la famille et en particulier celui des mineurs étrangers isolés ne peuvent être attribuées uniquement à la dimension opérationnelle interne des structures mais aux processus plus larges de régulation institutionnelle d’ensemble. Pour cette recherche nous avons utilisé différentes sources secondaires – données et rapports de recherche sur l’état actuel des enfants étrangers dans la région – des sources primaires, notamment des entretiens en profondeur réalisée avec des intervenants dans le processus de protection des mineurs étrangers isolés.
« Entre politiques de protection et politiques de régulation migratoire : quelles adolescences ? » – BARROS LEAL Andrea, Université Paris 7, CAPES (Brésil)
La figure de l’immigrant, figure emblématique de l’altérité, apparait au cœur des discussions et débats politiques et sociaux. Parmi ce public migratoire, un groupe particulier attire notre attention : les enfants et adolescents arrivant en France sans responsable légal. Ces jeunes, dits « mineurs isolés étrangers » doivent, d’après les conventions internationales, être pris en charge par l’institution de protection à l’enfance. Ces derniers demeurent donc au carrefour entre politiques d’immigration et politiques de protection à l’enfance. Cette communication se propose d’interroger les tensions produites au sein des organisations d’accueil, en partie relative aux spécificités de chacune de ces politiques prises dans leur confrontation – l’une liée au discours institutionnel sur la protection des enfants et l’autre aux contraintes de la régulation par des politiques d’immigration. Comment ces logiques sont-elles vécues au niveau existentiel par les sujets présents dans des organisations de ce type ? Éloignés de leur famille, ces adolescents s’inscrivent dans l’espace du foyer, au sein du « groupe de vie » constitué par les éducateurs, l’équipe technique et d’autres adolescents. A partir d’une épistémologie de recherche clinique, ce travail s’appuie sur les observations participantes faites au sein d’un foyer de vie dans la région parisienne accueillant des jeunes étrangers. Notre communication portera sur le groupe dans l’organisation d’accueil, mobilisera les théories de la psychosociologie et de la sociologie clinique sur les organisations et les institutions, et s’étayera également sur les concepts de la psychanalyse de groupe (Kaës, Anzieu) aussi bien que sur ceux de la clinique transculturelle de l’ethnopsychiatrie (Devereux, Moro) et autour du travail social et éducatif (Fustier). Plus particulièrement, pour cette 7ème rencontre Jeunes et Sociétés, cette communication propose de réfléchir sur la place accordée en institution aux problématiques adolescentes, l’être « ado » dans une situation de prise en charge d’aide social. Qu’est-ce qu’« être adolescent » pour ces jeunes et l’équipe éducative ? Notre interrogation porte sur la construction de soi face aux contraintes institutionnelles dans ce moment de vie particulier qu’est l’adolescence (Erikson, Huerre). Dans nos observations participantes, nous avons remarqué que les tâches administratives, autour de la régularisation des papiers et de l’insertion professionnelle, prennent une ampleur considérable ; en effet, il semble que la prise en charge tende à se focaliser sur ces aspects tangibles (les papiers, un emploi). Quelle place occupe les questions subjectives liées dans une telle configuration ? Sous quelles formes et dans quels espace-temps organisationnels ces questions émergent-elles ?
« Sortie, transit, exile : une approche à l’imaginaire transnational des jeunes qui migrent seuls » – GIMENO-MONTERDE Chabier, Université de Saragosse
Depuis 2007 et à travers les réseaux sociaux virtuels, nous étudions l’imaginaire symbolique des jeunes nord-africains qui migrent seuls vers Aragon et le sud-ouest de la France. Leur imaginaire se veut un hybride culturel en constante évolution, dont la première étape nous offre un imaginaire « de sortie », dans lequel les symboles que le pouvoir hégémonique propose aux jeunes tentent de limiter leurs attentes. Une fois que les jeunes répondent à ce pouvoir en résistant à la migration vers l’Europe, parfois de manière autonome, leur imaginaire se nourrit des symbolismes « du transit ». Dans ceux-ci convergent les hybrides de victimisation et de criminalisation ainsi que les créations culturelles qui expriment à la fois la capacité d’agence de ces jeunes et leur choix de défection par rapport au pouvoir. Après avoir parcouru l’Aragon, et en suivant les réseaux créés par leurs pairs ou par leurs familles, beaucoup de ces jeunes traversent les Pyrénées pour poursuivre leur migration vers d’autres états européens. Parmi ces états, nous nous sommes penchés sur l’étude du sud-ouest de la France en raison des liens étroits de la communauté maghrébine des deux côtés de la frontière. Dans le cas de Toulouse, la symbolique est tamisée par la présence des quartiers ségrégués spatiale et socialement et présentant les imaginaires analogues « d’exile ». L’analyse des réseaux sociaux virtuels et des entretiens montrent que l’iconographie de vandalisme et d’exclusion émanant des « banlieues » agit comme facteur d’attraction, mais en même temps de dissuasion dans les projets migratoires de nombreux jeunes qui préfèrent contourner la France soit comme étape ou comme destination finale. Cette iconographie nourrit également l’imaginaire des jeunes qui, tout en restant dans l’Aragon, vandalisent leur esthétique et leurs discours, créant ainsi, par mimétisme et comme moyen d’affirmation, des symboles « banlieusards » d’exclusion.
« Highly skilled italian migrants : will or need in the new generations ? » – ZURLA Paolo, Université de Bologne
The “brain drain” phenomenon has been at the center of the international debate for several years now and, specifically, of the Italian one : on one hand, some researchers consider it a negative phenomenon for their Country ; on the other hand, the most recent literature considers also its positive aspects. One thing to point out from the beginning however is that, in Italy, the “brain drain” can’t be labeled as “brain exchange” : in fact, a huge number of Italian graduates leave our Country to work abroad, while there’s a low percentage of qualified people from other countries who choose to work in Italy. First of all, we want to describe the phenomenon from a quantitative point of view, in order to explore the motivations behind these migrations which involve young graduates more deeply. According to the Istat report “Migrazioni internazionali e interne della popolazione residente », in 2012 the migratory balance of Italians with at least 25 years shows a loss of 32.000 residents, of which 9000 graduates, mostly male. These data are confirmed by the sixteenth employment survey of graduates (2013), conducted by Almalaurea : it shows that those who decide to move abroad for work-related reasons appear to have a more brilliant curriculum, overall, in terms of grades and dedication to their academic careers, compared to those who decide to stay in Italy. Which factors influence this choice ? Coming from wealthy families, having already studied outside of Italy during college years, higher monthly wages abroad compared to the italian ones, better employment chances and a more spendable degree ? According to this survey, the people who work abroad are more satisfied overall and the possibility to return to Italy is considered very unlikely in the 42% of the cases, a percentage that should make us think, and that makes us wonder if we can really talk about “brain circulation”, when referring to Italy. Even clearer is the share of researchers who move abroad after obtaining their academic title : according to the Istat research conducted between December 2009 and February 2010, nearly 1,300 (7%) out of 18,000 PhDs (in 2004 and 2006) actually moved to another country. What are the characteristics of these post-doctorates migrations to other countries ? The paper aims to examine the factors that lead to migrate, not to return, or possibly to desire to come back. It aims to understand if the choice is mainly determined by objective or subjective factors. Can we speak of an investment in the future of young Italian graduates or can we speak of a real exodus, or an « escape », even, due to a number of difficulties encountered in Italy ? If it is true that there are « objective » factors such as the lack of offer in the labor market, we can’t underestimate subjective choices and behaviors too : in fact, some analyses show an excess of these in the decision to emigrate. Moreover, we can’t underestimate the « multiple identities » either : these seem to characterize the experience of at least one part of the young migrants with their new identity formations through which it might be possible to identify the attractiveness of other European countries : young people who, most of the times, have already built their network of relationships during university years and who might appreciate more libertarian and pleasant lifestyle in foreign countries. All this happens in a context which has been significantly modified in the last few years, and that is characterized by the possibility of maintaining closer relationships with family and friends back home and it’s a lot easier than before (for example, using the new media or getting to travel back home more often thanks to low cost tickets). Anyway, it’s a great percentage of human capital, graduated in Italian universities, whose emigration certainly caused the impoverishment of the Country. The economic loss caused by the escape of human capital is not easy to estimate ; but what is certain is that the chance of development and growth of a Country also depends on the ability to prevent this brain drain. Can the phenomenon of “brain circulation” (that is : the contacts which were acquired abroad and the international experience gained) at least partially mitigate these negative effects ? What is certain is that concepts such as “brain drain”, “brain exchange” and “brain circulation” are up-to-date, constantly evolving (and therefore not easy to analyze), but have a key role in the definition of ad hoc policies.
« Des Jeunes diplômés étrangers en France » – CORDERO GAMBOA Nadia, Université Paris 1 Sorbonne, IEDES
Lors de cette communication, je voudrais parler du devenir professionnel des jeunes étrangers diplômés d’un M2 ou d’un doctorat français. Des jeunes souhaitant s’engager dans une activité professionnelle en France mais pour lesquels « la question de retour au pays d’origine se pose souvent à l’issue de leurs cursus universitaire ». Pour ces jeunes, cette question se pose souvent en termes de changement de statut : de celui d’étudiant à celui de salarié. Le passage formation – vie professionnelle prend, pour les étrangers expatriés, une dimension administrative très marquée. Confrontés à des contraintes de tous types, qui vont des obligations administratives (pendant leurs études, dans la vie quotidienne ou au travail) à des contraintes d’insertion professionnelle, de poursuite de carrière, ou des difficultés à établir un projet professionnel après l’obtention de leur diplôme. A cela s’ajoute le fait que les recruteurs refusent de payer les frais supplémentaires correspondant à l’embauche d’un étranger. Parfois, la procédure d’embauche jugée trop longue est abandonnée. Bien que ce parcours représente une épreuve exigeante et solitaire que certains ont décrit comme un « parcours du combattant », les jeunes diplômés étrangers ne sont pourtant pas seuls. Il existe en effet de plus en plus d’associations de soutien et d’accompagnement qui leurs sont destinées. Celles-ci ne jouissent pas cependant d’une grande visibilité. « Mais si le jeune est curieux et débrouillard il va trouver » comme en témoigne une jeune étudiante vietnamienne. Le profil de ces associations est assez varié. Des associations regroupant des jeunes d’un même pays, qui fonctionnent comme des réseaux pour les nouveaux arrivants à des associations portant une expertise plus spécialisée sur des questions de droit, d’administration ou du système éducatif et professionnel français. D’autres encore, se sont créées à partir de certaines revendications, comme par exemple : « une carte d’étudiant=un titre de séjour » pour les jeunes de RUSF ou « l’abrogation de la Circulaire Guéant » pour le Collectif de 31 mai.
A travers leurs propres récits anonymes, je propose de reconstituer les itinéraires et les expériences de quelques jeunes diplômés étrangers et de les mettre en relation avec les politiques françaises les concernant. Il sera également question de recueillir les expériences d’implication des jeunes dans des associations du soutien aux diplômés étrangers.
La communication s’organise en trois parties. Dans la première, je présente d’abord, la population. Il s’agit de jeunes originaires de pays non-européens, résidant en France en tant qu’étudiants de master ou en tant que doctorants. Pour certains la possibilité de rester travailler leur est offerte, tandis que pour d’autres cela demande une recherche active. Ensuite, je présente des données générales ainsi que des statistiques sur l’immigration des étudiants étrangers et la mobilité professionnelle en France. En deuxième partie, l’objectif est de passer en revue très brièvement les caractéristiques des politiques françaises concernant les étudiants étrangers et la migration professionnelle, de rendre compte du caractère plutôt restrictif de celles-ci (Circulaire Guéant, carte d’étudiant, APS, carte scientifique-chercheur, changement de statut, etc.) malgré leur assouplissement avec l’abrogation de la Circulaire Guéant et de nouvelles dispositions. Dispositions auxquelles ont participé activement des associations du soutien aux jeunes diplômés, comme la Confédération des Jeunes Chercheurs et le Collectif du 31 mai. D’où l’intérêt de recueillir les expériences des jeunes impliqués dans de telles associations. Enfin, la troisième partie se veut le cœur de cette communication. L’objectif est de comprendre les itinéraires de quelques jeunes diplômés étrangers à travers leurs propos et les récits de leurs expériences. Chaque parcours renvoie à une histoire et à un projet différent. L’enjeu consiste à confronter ces histoires avec le cadre législatif décrit précédemment afin de mettre en lumière son impact dans ces cas particuliers.
« Jeunes migrants espagnols dans les pays du Mercosur au XXIe siècle » – SIMON Emmanuelle, Université de Poitiers
La tradition migratoire des Espagnols vers les pays d’Amérique latine et le niveau de développement atteint par leur pays depuis son entrée en Europe en 1986, font que peu d’études récentes aient été menées sur ce groupe de population qui n’a pas non-plus représenté une réelle source de préoccupation de la part des États qui l’ont accueilli. Cependant, depuis le début de la dernière crise (2007) qui touche de plein fouet l’économie espagnole, on assiste à un nombre important de départs vers des pays d’Europe et d’Amérique. Des jeunes, pour la plupart, très souvent qualifiés, qui s’éloignent de chez eux, provisoirement ou non, à la recherche d’opportunités professionnelles que l’Espagne, pour le moment, n’est pas en mesure de leur offrir. Outre des éléments quantitatifs sur les flux migratoires qui ne cessent de croître depuis 2008 entre l’Espagne et les pays du Mercosur, la communication proposera une analyse des résultats de deux études réalisées, avec le soutien du Ministère du Travail et de la Sécurité sociale espagnol – Département des Migrations -, en Argentine et en Uruguay (2013 et 2014). Ce travail de terrain (enquêtes et entretiens) effectué auprès de jeunes ressortissants espagnols (20-40 ans) permet de faire apparaître de nouvelles conceptions du processus migratoire. Les témoignages de particuliers, de représentants d’organismes officiels et de membres d’associations montrent, en effet, de grandes disparités entre leurs aspirations, leur organisation, et celles des vagues d’émigration précédentes, notamment celle des années 1950-1960. Résultat, en grande partie, de la mondialisation des échanges de biens et de personnes, de l’utilisation croissante d’Internet, particulièrement les réseaux sociaux, et d’une bonne formation universitaire, la nouvelle émigration espagnole, jeune et qualifiée, pousse les gouvernements des pays d’accueil du Mercosur à repenser certains aspects de leurs politiques économiques et sociales et entraîne une forte interrogation de la part des autorités espagnoles sur les moyens de freiner cette « fuite de cerveaux ».
« De l’Espagne à la France : partir avec un diplôme dans la valise au début du XXe siècle » – GAVIRIA Sandra, Université du Havre, CNRS
L’objectif de cette communication sera d’analyser le rapport au travail des jeunes espagnols ayant migré en France en cours des cinq dernières années afin de mettre en valeur leur projet migratoire et le processus d’acculturation. Depuis 2008 la migration des jeunes espagnols s’est amplifie en raison
de la crise économique à laquelle se voit confrontée le pays. Il s’agit de la première génération de jeunes diplômés universitaires qui quittent le pays massivement. Ils sont mieux formés que leurs parents, mais bien ils n’ont pas de place sur le marché du travail, bien ils sont confrontés à des emplois précaires qui ne leur permettent pas de gagner en indépendance économique et en autonomie.
Nous nous interrogerons sur trois aspects : Quel est le rapport des jeunes au travail ? Quelle place occupe leur emploi dans le projet migratoire ? De quelle manière ils se voient confrontés dans leur vie professionnelle à un processus d’acculturation ? Nous ferons l’hypothèse que le rapport des jeunes au travail et à leur emploi dépend de leur projet migratoire. Le processus d’acculturation est plus ou moins bien vécu selon les expériences passés et le projet présent.
Ce travail repose sur un travail de terrain de 20 entretiens semi-directifs réalisés auprès de jeunes diplômés Espagnols vivant et travaillant en France.
Nous explorerons le rapport au travail des jeunes à travers de plusieurs aspects : le rapport avec la hiérarchie, le rapport aux collègues, les conditions professionnelles… Nous analyserons les contrats observés et vécus par les jeunes qui travaillent en France par rapport à leur expérience professionnelle en Espagne. Pour conclure nous dégagerons deux rapports au travail qui correspondent à des projets migratoires avec des temporalités différentes.
« Itinéraire des jeunes migrants français au Maroc » – TERRAZZONI Liza, EHESS, CADIS
Depuis ces dix dernières années, le nombre des Français installés au Maroc augmente : 34 097 s’étaient enregistrés sur les registres consulaires à la fin de l’année 2007, ils étaient 45 269 fin 2012 (Direction des Français à l’Etranger et de l’Administration Consulaire, Ministère des Affaires étrangères, France). A partir d’un travail de terrain en cours mené au Maroc et en particulier à Essaouira , cette communication voudrait d’une part mettre en évidence l’émergence de jeunes entrepreneurs, aventuriers des classes moyennes françaises (Peraldi, 2007), comme figures actuelles de la mobilité de la France vers le Maroc, d’autre part décrire les itinéraires de ces individus, les conditions dans lesquelles leurs mobilités s’opèrent et les raisons qui les impulsent.
De nombreux jeunes s’installent en effet au Maroc : actifs venus ouvrir un restaurant ou une maison d’hôtes, d’autres partis rejoindre un (e) amoureux (se) rencontré au détour d’un voyage, certains, encore, venus pour développer leur activité professionnelle, par exemple. A la différence des colons, des coopérants et des détachés, figures dominantes des flux de la France vers le Maroc jusqu’à récemment (Vermeren, 2010 et 2011 ; Henry et Vatin, 2012), ces jeunes négocient eux-mêmes, sans médiateurs institutionnel ou économique, les conditions de leur déplacement et de leur avenir migratoire. L’obtention d’un détachement ou d’un contrat pour une institution publique ou une entreprise, comme l’acquisition d’un statut dont les privilèges socio-économiques sont institutionnellement garantis (couverture sociale, prime d’expatriation par exemple), ne forment plus ni les cadres principaux de ces mobilités ni les raisons majeures qui les provoquent. Quels sont leurs profils, quelles sont les raisons de leur mobilité et que viennent-ils chercher au Maroc ? Qu’y-a-t-il derrière le récit simplifié que beaucoup d’entre eux font de leur expérience migratoire qui consiste à ramener leur installation à « un coup de foudre » pour le pays ? Parce qu’il est « impossible de ramener le départ de chez soi à une raison », nous décrirons le « faisceau de raisons, interagissant les unes avec les autres » (Laacher, 2012) qui pousse à partir ou à transformer un lieu de vacances en lieu de résidence. A partir des entretiens biographiques recueillis sur le terrain, nous retracerons donc la complexité des parcours et la suite d’évènements ou de circonstances qui a poussé ces jeunes hors de France, autrement dit nous tenterons de mettre à jour la rationalité de l’émigration et le moment à partir duquel, dans une expérience sociale elle devient une option (Sassen, 2009).
Dans les histoires de migrations que ces Français racontent, on identifie des raisons, que nous décrirons comme majeures et mineures, dans les causes du départ (comme par exemple des bifurcations vers le Maroc liées à l’amour ou des ruptures familiales et sociales en France d’une part, une expérience préalable de la mobilité géographique ou la reconstruction du souvenir du Maghreb de l’autre). Mais c’est bien la volonté d’améliorer des conditions de vie insatisfaisantes et de « faire promotion sociale » pour des individus qui racontent avoir atteint les limites de ce que leur statut économique, culturel et familial, leur permettait d’atteindre en France, qui revient de manière récurrente. Par ailleurs, les dimensions temporelles et laborieuses de certaines situations et statuts, qui sont parfois vécus en souffrance ou en instabilité et qui se caractérisent par une précarité économique ou une vulnérabilité vécue par rapport aux institutions locales, traversent les expériences. Enfin, les enracinements qui résultent de ces migrations, dont la temporalité est souvent inscrite sur plusieurs années, interpellent : des enfants français naissent et grandissent au Maroc, sont bilingues, des couples mixtes et des familles transnationales se forment. Autant d’indicateurs de la diversité des statuts et des expériences qui caractérisent les itinéraires de ces jeunes migrants français au Maroc et que nous décrirons.
« Perspectives de mobilité au-delà de l’espace transatlantique français pour les jeunes natifs ou originaires des Antilles : l’exemple du départ à Londres » – CONDON Stéphanie, INED
Depuis plus d’un demi-siècle, les perspectives de mobilité des jeunes de la Guadeloupe et de la Martinique se dessinent entre deux pôles : la « France métropolitaine » et les Antilles. En grande partie orchestré par l’Etat à partir du début des années 1960 et jusqu’à la fin des années 1970, le mouvement vers la métropole a répondu à plusieurs logiques, que ce soit du côté de l’Etat que du côté des jeunes Antillais.e.s (Marie, 2002 ; Condon, 2008). Pour ces jeunes, que le projet migratoire soit centré sur l’emploi ou les études, le désir de « promotion sociale » en était le principal moteur individuel ou familial.
Ces 50-60 ans ont vu une transformation considérable des profils des jeunes migrant.e.s, notamment en termes de niveau de scolarisation. Le contexte migratoire a évolué (présence de réseaux de proches en métropole, une plus grande facilité des transports, moyens de communication par internet) et vers une circulation croissante entre les deux pôles (Nicolas, 2001 ; Marie et Rallu, 2004). En même temps, le chômage continue de toucher plus de deux fois plus de jeunes aux Antilles qu’en métropole et les écarts entre diplômés et jeunes sans diplômes se creusent. En 2007, on a enregistré qu’un tiers des 18-34 ans nés aux Antilles résidait en métropole, cette mobilité bénéficiant deux fois plus aux diplômés du supérieur qu’aux jeunes peu ou pas diplômés (Marie et Temporal, 2011).
En parallèle se développe une population de descendants de migrants antillais, nés en France métropolitaine. Nombreux jeunes parmi ces « originaires des Antilles » (Marie, 2002), participent à cette circulation transatlantique, voyant dans les départements antillais un espace de réalisation de leurs ambitions professionnelles et personnelles. Souvent, cette migration vers les Antilles est en réaction à un marché de travail jugé discriminatoire ; elle peut aussi être motivée par un sentiment d’appartenance à ces territoires grâce aux attaches familiales, aux séjours passés aux Antilles depuis l’enfance, et peut s’inscrire pleinement dans la construction identitaire (Condon et Pourette, 2013). Mais l’insertion sociale et professionnelle est loin d’être évidente pour ces jeunes, qui se retrouvent confrontés à l’étroitesse du marché du travail local et les retours en métropole sont fréquents.
Pour ces jeunes femmes et hommes, nés en métropole ou aux Antilles, d’autres perspectives de mobilité se sont ouvertes. Même si elle ne touche encore qu’une minorité d’entre eux, la migration internationale s’offre aux Antillais comme manière d’élargir leurs horizons. C’est ainsi qu’ils figurent parmi les milliers de jeunes Français qui ont participé au départ vers Londres au cours des années 2000 (Favell, 2008 ; Ryan et Mulholland, 2013 ; Santelli, 2013). Si l’espoir d’améliorer leurs chances sur un marché de l’emploi français où certains peuvent se sentir dévalorisés joue un rôle dans l’expatriation (voir Santelli, 2013), cette mobilité représente surtout une rupture avec l’élaboration d’un projet professionnel et d’un projet de vie conçue au sein d’un espace borné par les deux pôles Antilles – métropole (Condon et Pourette, 2013). Une méthodologie combinant sources statistiques (enquête TeO et données du recensement britannique) et sources qualitatives (entretiens biographiques notamment) sera utilisée pour situer cette migration dans le contexte de la mobilité sociale et géographique des jeunes femmes et hommes natifs ou originaires des Antilles.
« Les sociabilités de vacances de jeunes descendants d’immigrés algériens de “retour” provisoire au bled : la recréation d’un entre-soi entre “jeunes de France” » – BIDET Jennifer, Centre Max Weber, Centre Maurice Halbwachs
Dans le cadre d’une thèse de sociologie consacrée aux vacances passées en Algérie par des descendants d’immigrés algériens de 18 à 50 ans, nous nous sommes intéressées à la variation des pratiques de vacances et des modes de relation au pays natal des parents en fonction de variables sociologiques classiques telles que le sexe, l’âge, l’origine sociale avant la migration des parents ou encore la trajectoire sociale des personnes rencontrées.
Au cours de nos terrains successifs en Algérie, et particulièrement dans la région de Sétif, nous avons fait porter une partie de notre recherche sur les pratiques de sociabilité et de mobilité de jeunes « vacanciers » descendants d’immigrés, pratiques contrastant fortement avec d’autres sous-catégories de la population étudiée, identifiant ainsi un effet d’âge combiné avec un effet de génération. Effet de génération d’abord lié en partie à l’évolution du contexte politique et économique en Algérie : l’accalmie politique et sécuritaire à partir du milieu des années 2000 combinée à la libéralisation de l’économie et au développement d’une société de consommation a considérablement fait évoluer les conditions matérielles des séjours passés sur place. Effet d’âge ensuite : à partir de l’adolescence et jusqu’à la mise en couple, les jeunes descendants d’immigrés – comme les jeunes de manière générale (Héran, 1988) – valorisent particulièrement les sociabilités amicales pendant leurs vacances, quand les plus jeunes ou les plus âgés centrent leurs sociabilités davantage sur les relations familiales. Une partie importante des jeunes rencontrés en Algérie, partageant des caractéristiques sociales particulières (jeune, habitant des quartiers d’habitat social en France, en situation de retrait scolaire, plus souvent garçon que fille), passait une grande partie de leurs temps de vacances en dehors des lieux familiaux entre amis recrutés généralement parmi les « jeunes de France », d’autres descendants d’immigrés en vacances. Des retrouvailles dans les rares cafés de Sétif aux séjours partagés à la plage, dans des complexes touristiques, en passant par les échanges avant et après les vacances, sur les réseaux sociaux comme Facebook, ces sociabilités s’organisaient sur un mode informel rendu possible par la limitation de l’espace des possibles des déplacements dans la ville ou le pays. Nul besoin de se donner un rendez-vous précis pour se retrouver en Algérie : il suffit de se rendre dans les quelques cafés identifiés comme cafés « d’immigrés » (dans le vocabulaire local ou pour les jeunes eux-mêmes) dans l’espace public de Sétif, ou dans quelques clubs phares de la côte algérienne. Ces formes de mobilité et de sociabilité viennent rejouer, dans un autre espace et dans un contexte social et économique différent, les mobilités et sociabilités de jeunes de quartiers populaires dans l’espace français (Oppenchaim, 2011 ; Truong, 2012).
« The transition from university to work : the incidence of over-education in the Italy graduate labour market and its effects on fields of study » – DE LUIGI Nicola, Université de Bologne
In recent years, social stratification research has paid growing attention to a new emerging issue : the differences between fields of study in tertiary education with regard to labour market transition (Van der Verfhorst, 2008). The emergence of this issue is mainly due to both a significant expansion in the number of graduates in many countries and the diversification of course levels and fields of study. In questioning whether these two phenomena diminish or increase existing inequalities related to educational attainment and labour market outcomes, some scholars have focused on the role of the so-called horizontal stratification of tertiary education in the reproduction of social inequality among young people during transition to the labour market (Kucel et al., 2008).
In this paper we focus on the labour market transition of Italian graduates by investigating whether different fields of study are associated with differentiated rewards in the labour market and specifically in regard to the risk of over-education : the later being a mismatch between the skills acquired by graduates at university and those they actually utilise in their jobs. Over-education is a controversial issue, both in terms of conceptualisation and measurement (Chevalier, 2003). Although there is a broad consensus in the literature in using over-education to denote a higher level of education than that required in performing a particular work role, there are also some differences in the approaches used in its measurement, differences that relate to the specific mix of objective and subjective indicators.
At the same time, various theories are also applied in explaining the role of fields of study in relation to the risk of over-education for new entrants in the labour market : signalling theory and the job competition model, which focus on the role of employers, are generally preferred. These theories affirm that when employers select graduates, they also evaluate the graduate’s field of study, usually ranking it according to selectivity and specificity. Signaling theory, in particular, rates fields of study according to the higher motivations and abilities required in order to access and attend them. The premise is that the least willing and the least skilled students tend to concentrate on easier courses – the humanist and socio-political courses – which are the least attractive to employers. Job competition theory, in turn, assumes that : the most competitive and specialised courses assure employers of lower training costs associated with successfully integrating graduates into their new roles ; and that employers prefer graduates coming from technical-scientific fields, as they are judged not only to be already equipped with specialised skills but are also more capable of learning new ones.
The paper investigates, firstly, the extent to which the matching process in the Italian graduate labour market alters over time by measuring over-education among four cohorts of Italian graduates : the survey were conducted in 2001, 2004, 2007 and 2011, three years after the cohorts had graduated. Secondly, the paper assesses the extent of any changes the “field effect” has had on the probability of graduates being overeducated – in the context of a short period of time that has seen rapid changes in labour market transitions for Italian graduates. Lastly, the paper tests the hypothesis that working whilst attending university modifies the “field effect”. Indeed, recent research has suggested that not only fields of study affect graduate labour market outcomes, but also other characteristics of graduates, such as their final mark and the regularity of the timing of their graduation (Bernardi, 2003 ; Argentin, 2010). The paper investigates whether there is empirical evidence of the interaction between graduates’ work experience during university and the probability of being overeducated three years after graduation.
« La professionnalisation comme réponse à la crise ? Les effets de la professionnalisation à l’université sur l’orientation et l’insertion des étudiants » – MENARD Boris, Université Toulouse 2, DEEVA, CEREQ, CERTOP
L’objectif de cet article est premièrement d’étudier l’insertion professionnelle des sortants de l’enseignement supérieur et l’évolution de leurs conditions d’insertion face à la dégradation de la conjoncture économique et dans un deuxième temps, de s’intéresser aux effets de la professionnalisation à l’université sur les parcours et l’insertion des jeunes au travers de l’enquête Génération 2010 du Céreq, trois ans après la sortie de l’enseignement supérieur. L’originalité de cette enquête réside dans l’exploitation de son module professionnalisation qui questionne les sortants de l’enseignement supérieur sur les services dont ils ont bénéficié et, l’utilité qu’ils ont pu en retirer.
Introduction :
Depuis 2004, la France comme le reste de l’Europe a connu plusieurs crises successives entraînant des dégradations de l’activité économique qui accentuent les tensions sur le marché du travail pour les nouveaux entrants. Les études réalisées par l’Insee montrent que le taux de chômage des jeunes réagit plus fortement à la conjoncture économique que celui des plus âgés (Gaini et al, 2013). Au niveau de l’enseignement supérieur, les plus diplômés et les jeunes sortants de diplômes professionnels semblent moins impactés que les autres par le ralentissement de l’activité économique (Mazari et al, 2011). Afin de lutter contre les effets des crises économiques sur l’insertion professionnelle, des politiques publiques « correctives » ont ainsi progressivement été mises en place. C’est le cas de la LRU, loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) promulguée en 2007 qui inscrit l’orientation et l’insertion professionnelle comme une des principales missions dévolues aux universités. La LRU renforce le mouvement de professionnalisation existant dans l’enseignement supérieur (à la suite de la création des Licences professionnelles, du LMD et au développement de l’apprentissage dans le supérieur) par la création de modules intégrés dans le cursus universitaire et de services dédiés à l’insertion et l’orientation, sensés faciliter l’entrée dans la vie active.
1. Les effets de la crise sur l’insertion et les inégalités
Notre première hypothèse consiste à montrer que les jeunes sortis en 2010 connaissent une insertion plus difficile que leurs prédécesseurs. Nous cherchons à montrer que pour les moins diplômés cette dégradation se caractérise par des situations d’éloignement du marché du travail croissantes et durables et pour les plus diplômés, par une moindre stabilisation dans l’emploi à travers notamment un allongement de la période de latence, de faibles évolutions de salaire, une plus grande mobilité professionnelle et, une moindre satisfaction dans l’emploi (Dupray et al, 2009). Nous utiliserons des analyses toutes choses égales par ailleurs afin de déterminer les effets des caractéristiques individuelles ainsi que des diplômes sur ces différentes situations.
2. Les effets de la professionnalisation sur l’orientation et l’insertion des sortants du supérieur
Dans un deuxième temps, nous nous intéresserons plus précisément aux modules et services à destination des étudiants afin de faciliter leur insertion professionnelle. Avant de s’intéresser à leur insertion, il conviendra de vérifier préalablement quel est le profil des étudiants qui ont suivi les modules intégrés au cursus ou qui ont pu bénéficier des services mis en place par leur université. L’hypothèse sous-jacente est que ce ne sont pas toujours les étudiants qui en ont le plus besoin qui mobilisent les aides ou suivent les modules. Ensuite et toujours à l’aide d’analyses toutes choses égales par ailleurs, nous tenterons d’évaluer l’impact de la professionnalisation au sens large (apprentissage, stage, etc) sur l’insertion des jeunes et ses effets sur la réduction des inégalités.
« Une nouvelle chance ? Attentes et engagement des jeunes dans les dispositifs d’insertion » – BERNARD Pierre-Yves, Université de Nantes, CREN
En réponse à la question de l’insertion des jeunes de nombreux dispositifs se sont progressivement mis en place en France depuis le début des années 1980. Parmi ceux-ci, une offre de formation territorialisée financée par les régions propose des actions d’orientation et de pré qualification aux jeunes sans qualification professionnelle. Quel sens donnent les jeunes concernés à ces dispositifs ? Les contenus de ces actions sont en effet loin d’être évidents pour leurs bénéficiaires. Alors que leur statut de stagiaire de la formation professionnelle les place du côté de la formation, les missions confiées aux organismes comportent une part importante d’orientation. D’un autre point de vue, les nombreux travaux de recherche réalisés ces trente dernières années mettent en évidence la dimension occupationnelle de ces dispositifs, leur rôle dans la gestion des flux des sortants du système éducatif, ou encore leur fonction d’adaptation des jeunes aux contraintes des marchés locaux du travail (Dubar, 1987 ; Rose, 1998 ; Castra, 2003 ; Zunigo, 2013). Cette incertitude des finalités semble se retrouver dans la difficulté des jeunes à s’engager dans les dispositifs. Leur expérience scolaire a très généralement été marquée par des difficultés qui les ont conduits à décrocher pendant leur scolarité secondaire (Bernard, 2011). Qu’attendent-ils alors des dispositifs qui les accueillent ? Comment les multiples difficultés auxquelles ils ont à faire face peuvent se concilier avec une démarche de formation ? Quels sont les ressorts de leur engagement ?
Un travail d’enquête auprès de plusieurs dispositifs de formation a permis de suivre les parcours d’une vingtaine de jeunes. Les entretiens réalisés permettent de distinguer plusieurs registres dans les attentes des jeunes. Ces registres sont fortement liés à la situation des jeunes à l’entrée dans les dispositifs, à leurs conditions de vie et à leur parcours antérieur. Le premier registre est celui de l’aide, à la fois en termes matériels et humains. Il est conforté par ce que les jeunes retiennent du discours des formateurs quant aux apports de la formation, notamment en termes d’accompagnement. Le second registre porte sur l’intégration. Pour ces jeunes, l’entrée en dispositif, c’est d’abord « faire quelque chose », « être avec d’autres », dans un parcours souvent marqué par l’isolement et certaines formes de désaffiliation sociale. Enfin un troisième registre est celui de la qualification, au sens le plus général du terme, celui de « faire qualité ». L’attente porte alors plus explicitement sur les apports de la formation en termes de compétences, d’expérience et d’accès à l’emploi.
Face à ces attentes, les jeunes stagiaires affrontent plusieurs obstacles : ceux du marché du travail, à partir de leurs expériences de stage, et ceux des opportunités de formation, à travers la difficulté d’accommoder les attentes avec les possibles. A travers ces épreuves, se dessinent plusieurs formes d’engagement et de désengagement. Les parcours observés montrent que l’engagement dans le dispositif apporte un certain nombre de gains pour les jeunes, même s’il ne se traduit pas à la sortie par l’accès à l’emploi ou à la formation qualifiante. Bien que les dispositifs puissent répondre aux demandes d’aide et aux besoins d’intégration des jeunes, ils n’ont pas nécessairement d’effets immédiats en termes d’insertion. Les résultats de cette étude plaident alors pour un réexamen des critères d’évaluation de ces dispositifs, afin de mieux apprécier les réponses apportées aux jeunes, et ne pas se contenter des résultats standardisés en termes de « sorties positives ».
« Ethnographie des participations publiques des jeunes en Euro-méditerranée : Tunisie, Maroc, France, Allemagne » – POUCHADON MARIE-LAURE, IRTS D’AQUITAINE
Cette communication s’inscrit dans le développement d’un réseau euro méditerranéen de la jeunesse et du travail social, qui se structure depuis 2007 autour de l’université du travail social « Alice Salomon » de Berlin, l’Institut Supérieur de l’Animation pour la Jeunesse et la Culture de l’université de Tunis, l’Institut Royal de Formation des Cadres du ministère de la jeunesse de Rabat, l’université de Rennes et l’Institut régional de travail social de Bordeaux. Les objectifs de ce réseau sont de développer des formations communes et de conduire des projets de recherche comparatifs, en langue française, dans la région euro méditerranéenne, sur les questions de jeunesse et de travail social.
Nous proposons de présenter les résultats de notre premier projet de recherche, initié en 2009, « Ethnographie des participations publiques des jeunes en Euro-méditerranée », qui nous a conduit à réaliser une campagne d’entretiens dans chacun de nos quatre pays (Tunisie, Maroc, Allemagne, France), avec des groupes de jeunes âgés de 18 à 25 ans, qui se rencontrent de manière formelle ou informelle dans des espaces urbains ou ruraux, et qui développent leurs propres projets participatifs. En lien avec cette recherche, en avril 2010, nous avons organisé un colloque avec l’Université de Rennes, sur le thème des « identités et participations sociales des jeunes en Europe et Méditerranée », avec pour objectifs de nous enrichir et de valoriser les travaux conduits actuellement dans ce champ, notamment par des jeunes chercheurs.
A travers cette recherche qui est en cours de publication, nous abordons des questions liées à l’allongement de la jeunesse (une tendance partagée en Euro méditerranée) et à la diversité des conceptions de la jeunesse et de la socialisation dans nos différents pays. Ensuite, le cœur de la réflexion s’intéresse aux modalités actuelles de participation publique des jeunes, et s’appuie sur l’analyse de 20 projets participatifs (5 par pays), qui traitent de : projets culturels, évènementiels, ou festifs (concerts, festivals, organisation de mariages collectifs…), projet à dimension économique (micro finance, soutien à l’économie locale), projets à dimension politique (mouvement du 20 février au Maroc, révolution de Jasmin en Tunisie)
L’étude comparative repose sur trois grandes orientations de recherche qui peuvent se décliner comme suit :
* Quelles sont les formes et les modalités de l’engagement et de la participation publique des jeunes aujourd’hui dans les différents pays pris en compte ? Assiste-t-on à un renouveau de l’engagement juvénile ? Autour de quelles valeurs se structure-t-il et pour servir quelles finalités ?
* Quels sont les moyens et les situations mis en œuvre par les jeunes pour mettre à l’épreuve leurs compétences sociales ? Quelles ressources mobilisent-ils pour faire aboutir leurs projets et comment,
au-delà des difficultés ressenties et éprouvées, arrivent-ils à déjouer les écueils des politiques publiques ? Comment à travers l’expérience participative se construit le processus de singularisation des jeunes dans les différents contextes observés ? Que révèle-t-il des modes de construction des identités juvéniles ?
* Comment les projets de participation portés par les jeunes interrogent-ils les politiques publiques des quatre pays d’étude ? Sont-ils en phase avec les politiques sociales et culturelles mises en place à l’égard des catégories d’âge plus spécifiquement étudiées ? Les acteurs publics ont-ils capacité à prendre en compte les spécificités identitaires des jeunes générations et à les accompagner ? Qu’en pensent les jeunes ?
Ces interrogations sont directement liées à quelques hypothèses que nous pouvons formuler de la façon suivante :
* Il existe dans chacun des pays d’étude, des identités juvéniles plutôt traditionnelles et des identités juvéniles très singularisées. Ainsi, deux modèles coexistent aussi bien au Maghreb qu’en Europe : une socialisation par l’identification et une socialisation par l’expérience.
* La signification de la participation sociale des jeunes n’est pas la même d’une aire géographique à l’autre. Elle se construit en référence à la nature de l’action publique dirigée vers les jeunes. Toutefois, nous pouvons faire l’hypothèse qu’il existe des corrélations entre les identités plus singularisées et des modèles de participation spécifiques, et donc des points communs à ce sujet entre nos pays d’étude.
* L’évolution des formes identitaires fait que les offres classiques des institutions socioculturelles sont peu adaptées aux jeunes les plus singularisés qui selon les contextes peuvent développer des attitudes de défiance à l’égard de l’action des pouvoirs publics : rejet des équipements formels, appropriation d’espaces publics non directement dédiés aux pratiques juvéniles, détournement des cadres légitimes de pratiques.
* Le travail social et l’éducation populaire, engagés dans un mouvement de rationalisation instrumentale, se seraient petit à petit éloignés de la réalité des jeunes usagers.
« Le transnationalisme politique des belgo-turcs. Transformation ou continuité des clivages politiques du pays d’origine ? Analyse de la période de 2002 à nos jours » – GELEN Seyma, Université Libre de Bruxelles
Les Belgo-Turcs, et en général les « Euro-Turcs », gardent des liens politiques avec la Turquie. De même, la Turquie veut garder des liens politiques avec ces anciens émigrants. Elle les encourage à la participation politique dans le pays de résidence mais aussi dans le pays d’origine. Cette implication fait des Belgo-Turcs une communauté transnationale.
La question de recherche qui se pose peut être formulée de la manière suivante : est-ce que les Belgo-Turcs se retrouvent dans les nouveaux clivages de la société turque depuis l’avènement de l’AKP?
Ce travail se donne donc pour objectif d’étudier le comportement électoral des Belgo-Turcs dans leur pays d’origine/de référence qu’est la Turquie. Depuis 2002, période de gouvernement AKP (parti de la justice et du développement, fondé le 14 août 2001, au pouvoir depuis 2002), des évènements sociopolitiques clés ont conduit la société turque à s’interroger sur sa culture politique, son histoire récente, la philosophie du pouvoir et le fonctionnement des institutions. Le gouvernement AKP a transformé les clivages politiques turcs traditionnels. La présence de ce parti a bouleversé le paysage politique parlementaire.
En quoi la présence de l’AKP dans le paysage politique turc a-t-elle eu un impact sur les comportements électoraux des Belgo-Turcs? Quels ont été les effets des évènements sociopolitiques clés sur les positionnements politiques des Belgo-Turcs? Nous nous focaliserons sur la participation politique électorale même si nous sommes conscients de la faible participation politique des Belgo-Turcs, comme le montre une enquête (Kentel et Kaya, 2007). Selon la même étude, 34,5% des enquêtés déclarent soutenir l’AKP. Autre constat : 39% des Turcs de Flandre soutiennent ce parti tandis que le pourcentage est de 27% parmi les Turcs de Wallonie. Pourquoi cet écart ? Qu’en est-il des autres partis? Comment expliquer le vote, l’abstention, la volatilité ? Il y a plusieurs modèles expliquant le vote et c’est leur hybridation et confrontation qui fera progresser l’explication du comportement électoral. Nous avons décidé de ne pas opposer les approches.
Pour mesurer la transformation ou la continuité des clivages politiques turcs dans la participation politique des Belgo-Turcs, la stratégie de recherche consistera en la réalisation d’entrevues à questions ouvertes avec des Belgo-Turcs issus des trois régions. En effet, nous voulons un niveau de profondeur des réponses mais aussi explorer une liste de questions dans un ordre chronologique tout en laissant une liberté à l’enquêté. La méthode qualitative nous permettra de réaliser une analyse approfondie de la participation politique des Belgo-Turcs.
Les variables seront construites en fonction des clivages politiques qui seront retenus parmi ceux qui structurent la société turque : centre/périphérie depuis 1923, droite/gauche depuis 1960, global/national/local depuis 1980, identitaire depuis 1990 (laïques/islamistes, clivage qui correspond à la gauche/droite et centre/périphérie dans le sens occidental) auquel s’ajoute le clivage nationalisme turc/nationalisme kurde et alévis/sunnites après 2000. Parmi les clivages cités, le principal clivage structurant semble être le clivage sécularistes/islamistes.
« Italian and Foreign Youth in Search of Their National Identity » – MANTOVANI Debora, Université de Bologne, Department of Political and Social Sciences
Territory is a well-known and crucial factor in defining and modeling young people’s identity. In fact, psychologists suggest that children can identify themselves as members of their own national group at a very early stage (at 5-6 years of age) and at the age of 10 they are even able to outline the typical attributes – namely : language, physical features and appearance, clothing, religious beliefs, behavioural habits – not only of members of their own group, but also of other national groups. Several sociological studies have pointed out that Italian youngsters often express a strong sense of belonging to their own country and also a more intense feeling of attachment to the town (or village) in which they were born and raised. This means that national and regional/local belongings are not necessarily mutually exclusive categories but may coexist. Thus, for several years Italian youngsters have been defined by “hyphenated identities” and, despite such multiple and different belongings, their identity has been situated within the national boundaries. Nowadays, these definitions of national identity are no longer able to describe the entire population’s feeling of territorial belonging. Indeed, during the last three decades, Italy’s has been subject to a new phenomenon : immigration. Rapidity and heterogeneity are the main features of immigration in Italy : a) since the early 90s the number of foreigners has increased very quickly ; b) immigrants come from almost two hundred different countries. The growth of immigrant inflows is causing relevant changes in the social, cultural and economical structure of this country, and perhaps in the definition of national identity. This is why recent studies conducted in countries with a longer history of immigration – especially in the United States – show that not only foreigners born and raised abroad tend to maintain their own national identity, but they also transmit the knowledge and the meaning of being “foreigners” to their children. The straight-line assimilation model – which posits a systematical and incessant process of incorporation of the minority groups into the host society – has definitely declined, and it is now accepted that different cultures may live together. For this reason, national self-identification of second-generation children is often complex : they are in-between two different cultural worlds and have to define themselves in relation to multiple and contextual reference groups. Consequently, at the present time, it is likely that definitions such as “Italian” and its local declinations with or without the hyphen are no longer adequate, because such identities do not take into consideration the sense of belonging felt by foreigners. This paper reports some findings of a survey conducted in upper secondary schools of Bologna (a province in North-eastern Italy) aimed to explore the national identity fostered by Italian and non-Italian adolescents. Analysis is based on data collected during the 2006/07 school year by means of a questionnaire distributed to 3,020 students (one-fifth non-Italians) attending the first three years of technical institutes and vocational training (academic tracks with a higher incidence of non-Italian students). The sample’s diverse composition allows one to understand if there are actual differences (and to record their extent and features) in students’ national identity according to their Italian/non-Italian status. In order to ascertain the respondent’s national self-identity, an open-ended question was asked : “What do you most feel yourself to be, that is how do you define yourself ?”. It was followed by a wide array of illustrative national designators, and no closed categories or checklists were provided ; respondents were required to use their own words. Comparison between Italian and non-Italian adolescents reveals interesting differences in terms of national identities. In particular, and predictably, non-Italians’ identification in the Italian nation is weaker than Italians’. The former are more likely to express a belonging to their country of origin and, also, to describe themselves with a hyphenated Italian identity. This latter self-image may seem quite similar to the one observed among Italians, but this conclusion is misleading. Indeed, among Italians the hyphen links a national identity with a sub-national one, both included within the Italian borders, while among non-Italians it combines two distinct national identities : a cross-border identification. Moreover, and differently from other surveys conducted abroad, a panethnic minority group identity is almost absent. Nonetheless, it should be borne in mind that it is incorrect to consider non-Italian youngsters as a homogeneous group. In fact, their distance from Italians varies considerably when other variables – such as length of the permanence in the host country, language skills, family structure, peer group composition – are taken into consideration.
« Faits religieux dans les quartiers populaires : postures de jeunes, regards d’animateurs » – KERIVEL Aude, ITS Tours, LERFAS
L’objet de cette intervention est d’aborder le fait religieux à partir du processus d’identification des jeunes issus de l’immigration ou non qui expriment une identité de croyant. Dans un contexte social de débat sur la laïcité notre objectif n’est pas de réinterroger une éventuelle diminution ou augmentation du phénomène, comme peuvent le faire certaines enquêtes , mais d’apporter un éclairage sur les différents signes d’expression d’une identité religieuse au moment du passage à l’âge adulte. En effet, ce qui est en jeu dans l’expression et la projection d’une identité religieuse ne peut être déconnecté des espaces de présentation de soi, à ce moment particulier qu’est la jeunesse. Notre analyse s’appuiera donc principalement sur les postures et les discours des jeunes. Parmi les adultes côtoyés par les jeunes, les animateurs travaillant en maison de quartier et en centre de vacances nous semblent être des témoins privilégiés, parfois même des acteurs influençant ce processus de construction identitaire. En croisant observations, entretiens avec des jeunes, parfois à plusieurs moments de leur trajectoire, et avec des animateurs avec lesquels les jeunes ont pu être en interaction, nous pouvons retracer le sens d’un positionnement religieux dans leur parcours identitaire.
Les matériaux présentés dans cet article proviennent de plusieurs « terrains ». L’interrogation de départ est le fruit d’observations participantes effectuées en tant qu’animatrice en maison de quartier et centre de vacances entre 1997 et 2008. Le recueil des discours est issu d’un travail de thèse menée entre 2005 et 2009, intitulée Jeunesses et respect dans une société fragmentée. Les questions de religion n’étaient pas le thème de cette thèse, mais les références d’un certain nombre de jeunes en ont fait un objet à part entière. Certains enquêtés ont été réinterrogés, dans le cadre d’entretiens complémentaires en 2012-2013, afin de revenir sur cette période de leur vie, afin de mieux appréhender leur trajectoire. Les entretiens avec les animateurs ont été effectués en 2013 lors d’une enquête sur le fait religieux dans le champ de l’animation. L’ensemble de ces matériaux mis en perspective nous permet de traiter ici de la référence à la religion dans le processus d’identification des jeunes. Nous verrons également que les interactions jeunes-animateurs nous amènent à considérer le processus d’identification des animateurs eux-mêmes.
PLAN :
Le sens de l’expression d’une identité religieuse pour des adolescents de quartier populaire
L’expérience de la référence aux groupes de pairs
Maisons de quartier et séjours : une face à tenir et une place à prendre
Avoir une place à l’adolescence, enjeu de la construction identitaire entre identification et différenciation
En quête de sens
Être dans un groupe et faire face à ses membres
Une (re)valorisation et une reconnaissance qui ne peuvent être remises en question
Repère et ancrage pour vivre les changements
La conversion au passage à l’âge adulte : des trajectoires
Regards, positionnements et interrogations d’animateurs
L’islam : la religion qui fait parler
La laïcité : débats et mise en pratique
Des animateurs en quête de reconnaissance
L’expérience de la différence
Animateurs et jeunes : des positionnements en miroir