Le collectif Onze, Au tribunal des couples. Enquête sur des affaires familiales, Paris, Odile Jacob, 2013.
Benoît COCQUART est membre du collectif Onze.


Divorces et séparations conjugales sont aujourd’hui fréquents. Tout un chacun, marié ou ayant des enfants, peut avoir affaire à la justice familiale pour régler les conséquences de sa rupture. Cette institution publique est censée mettre en œuvre un droit identique pour toutes et tous. Mais les justiciables se voient-ils accorder la même attention selon leurs ressources et leurs conditions de vie ? Et la justice conduit-elle effectivement à plus d’égalité entre les hommes et les femmes ?

Pour le savoir, ce livre nous fait entrer au tribunal des couples, dans ces chambres de la famille des tribunaux de grande instance, où juges aux affaires familiales, greffières et avocats font face à un contentieux massif. L’ouvrage est issu d’une enquête d’une ampleur inédite, combinant données statistiques, observations d’audiences, consultations de dossiers et entretiens avec ces professionnels.
Pour ce faire, il a mobilisé, de l’enquête à l’écriture, une équipe de sociologues rassemblés ici sous le nom de Collectif Onze. Leur conclusion est sans appel : malgré les bouleversements de la vie conjugale et les transformations du droit de la famille, la justice participe à la reconduction de l’ordre social entre les sexes et entre les classes.

Présentation de l’ouvrage dans les médias :

19 novembre 2013, « Le divorce, loin des idées reçues », Interview pour Le Parisien/Aujourd’hui en France

20 novembre 2013, « Pension, enfants, audiences, une enquête sur les divorces va à l’encontre des idées reçues », Interview pour LCI/TF1-news

19 novembre 2013, «En France, 400 000 couples séparés se rendent au tribunal chaque année», France TV info


Guy Brucy, Fabienne Maillard et Gilles MOREAU, « ‘Les ‘petits’ diplômes professionnels en France et en Europe », hors-série n° 4 des Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs, 2013.


Sommaire :
– Guy Brucy, Fabienne Maillard et Gilles Moreau, «Introduction : Du CAP à l’Europe»
– Léna Krichewsky et Dietmar Frommberger, «Convergence ou divergence ? Analyse comparée du rôle des « résultats d’apprentissage » dans les curriculums de l’enseignement professionnel de base de neuf pays européens»,
– Pascal Caillaud, «L’Europe des certifications professionnelles : coordination des systèmes nationaux ou promotion d’un système européen ?»
– Claire Lemêtre et Gilles Moreau, «Le CAP, portrait sociographique»
– Fabienne Maillard, «La disgrâce d’un diplôme professionnel français : le brevet d’études professionnelles»
– Sasha Cortesi et Christian Imdorf, «Le certificat fédéral de capacité en Suisse – Quelles significations sociales pour un diplôme hétérogène»
– Mona Granato et Stephan Kroll, «L’alternance en Allemagne : différenciation de la formation sans différenciation des diplômes ?»
– JeanLuc Malvache, «Nouveaux métiers et nouveaux diplômes dans le contexte de la reconversion du secteur minier allemand dans les années 1970»
– Boris Geier, Sandra HupkaBrunner et Nora Gaupp, “Chances of young adults from lower secondary schools with basic intellectual requirements in Switzerlanf and Germany : Mastering (or failing) the second threshold”
– Fabienne Maillard, «Les « petits » diplômes professionnels français dans la politique éducative et sur le marché du travail»


Romuald BODIN et Sophie Orange, L’université n’est pas en crise.
Les transformations de l’enseignement supérieur : enjeux et idées reçues
, Bellecombe en Bauges, Éditions du Croquant, 2013.

Depuis quelques années, les rapports ministériels et les controverses (politiques, médiatiques, sociologiques) se multiplient et alimentent la thèse d’une crise de l’Université liée à l’échec important en premier cycle, l’insertion difficile des diplômés et le faible niveau des « nouveaux étudiants ». À ces trois maux sont proposés trois remèdes : sélection, professionnalisation, « propédeutisation ». Or ce diagnostic repose sur une cartographie erronée de l’enseignement supérieur et sur une connaissance partielle des publics universitaires.
En mobilisant les résultats d’enquêtes sociologiques menées auprès d’étudiants de premier cycle universitaire, d’IUT, de STS et d’écoles spécialisées, cet ouvrage remet en cause ces trois constats.
Tout d’abord, la dénonciation de ces trois maux apparaît comme une constante des discours sur l’Université depuis les années 1960 : ils ne permettent en rien de comprendre sa situation actuelle.
Ensuite, en dressant un tel portrait à charge de ces établissements d’enseignement supérieur, des universitaires et des étudiants, ces discours entretiennent surtout le phénomène qu’ils prétendent combattre et contribuent à la dévaluation de l’Université et à la mise en cause de son service public.
Enfin, la rhétorique déployée autour de la « crise de l’Université » ne se contente pas de diffuser une image biaisée de la réalité, elle détourne l’attention de ce qui est vraiment en question : les objectifs politiques et sociaux assignés à l’enseignement supérieur, les désordres actuels du marché du travail et le désengagement progressif de l’État.

Présentation de l’ouvrage dans l’émission « La suite dans les idées » sur France culture.

Mon Université va craquer : Sophie Orange à propos de l’ouvrage dans l’émission « Du grain à moudre » sur France culture.

« Non, l’université n’est pas en crise : six idées reçues démontées », présentation de l’ouvrage dans le quotidien en ligne Rue 89.

« L’université à rebours des déclinologues », présentation de l’ouvrage dans le quotidien L’Humanité.

Pour en finir avec les idées reçues sur l’université, présentation de l’ouvrage dans le quotidien Le Monde.


Martin Thibault, Ouvriers malgré tout. Enquête sur les ateliers de maintenance des trains de la Régie autonome des transports parisiens, Paris, Raisons d’agir, 2013, préface d’Olivier Schwartz.

La mort annoncée du monde ouvrier ne doit pas cacher ni la pérennité de cette condition (près du quart de la population active), ni les transformations en cours, notamment dans certaines fractions de la jeunesse. Invisibles, délaissés politiquement, les ouvriers ne semblent plus capables de faire entendre leur voix. Pourtant, un ouvrier sur quatre a aujourd’hui entre 15 et 29 ans et, si les travaux sur les générations antérieures ont été nombreux, la jeunesse ouvrière semble d’autant plus invisible aujourd’hui qu’elle est peu explorée. L’enquête ethnographique présentée dans cet ouvrage, et qui a été menée pendant huit ans sur de jeunes ouvriers de la maintenance des trains à la RATP, entend donner à voir un univers social peu visible à trois titres : le monde ouvrier déjà, celui du public ensuite, la jeunesse ouvrière enfin. Elle nous amène à suivre des trajectoires de jeunes, de leur sortie de l’école à leur insertion dans le monde du travail, de leur quotidien dans l’atelier à leurs activités en dehors, de leurs acceptations des contraintes managériales à de nouvelles formes de résistances au travail…

Ainsi, ce livre se propose de répondre à trois questions : Qu’est-ce qu’être un jeune ouvrier et comment ces jeunes vivent-ils cette condition ? En quoi cette génération apparaît-elle distante de celle qui la précède ? En quoi la perméabilité aux normes managériales du secteur privé tend à remettre en cause la « particularité » de ces ouvriers de la RATP et une certaine idée du service public ?


Paul RALLE, Urgence contre la violence à l’école, Paris, L’Harmattan, 2013.

Comment diminuer la violence à l’école ? Ce livre apporte des réponses concrètes, que ce soit par rapport aux comportements, à la résolution des conflits ou à la gestion de groupe. L’analyse concerne l’école et retentit sur l’individu, la famille et les organisations en général, jusqu’à prévenir le suicide. La liberté et la discipline apparaissent comme des clés, pourtant délaissées par l’Éducation Nationale. La reconnaissance est également fondamentale ; elle passe par le geste, la parole et la compréhension.


Philippe BRÉGEON, Parcours précaires. Enquête sur la jeunesse déqualifiée, Rennes, PUR, 2013.


Issu d’une enquête qualitative, cet ouvrage concerne les parcours socio professionnels de jeunes sortis depuis plusieurs années et sans diplôme du système scolaire. Il remet en cause d’emblée l’idée d’une progression linéaire de la précarité vers un emploi durable pour ces populations. La plupart de ces jeunes demeurent, de gré ou de force, confrontés à un marché de l’emploi qui leur est hostile. Le durcissement du contexte exige alors pour eux un effort d’élaboration du sens de leur parcours de plus en plus ardu.Le cheminement de cet ouvrage concerne les processus d’entrée vers le marché de l’emploi. Comment s’orientent-ils au sortir du système scolaire ? Quelles représentations ont-ils du marché du travail et des entreprises? Quelles sont les spécificités de ces univers de travail vers lesquels ils sont plus ou moins assignés ? Entre chômage, multiplicité des emplois précaires, comment vivent-ils les passages et les allers-retours d’un statut à un autre, dans cette hyper flexibilité ? Quelles ressources peuvent-ils trouver pour se maintenir dans cette quête de l’insertion professionnelle en amortissant le coût humain ? Quelles sont les conditions des trajectoires stagnantes et de celles ascendantes ? L’ouvrage rend compte aussi des modes de collaboration avec les nombreuses institutions dédiées aux chômeurs. Entre recherche de considération, attente d’une « offre d’insertion » pour se qualifier professionnellement et hostilité quasi culturelle, comment se positionnent-ils ? Il analyse l’accroissement du phénomène de porosité entre chômage des jeunes à bas niveaux de qualification et des affiliations plus ou moins justifiées à la catégorie de travailleur handicapé. Comment ces jeunes gèrent-ils cette affiliation ? Quels en sont les effets identitaires ? Enfin, il rend compte de la diversité des modes de vie et des dynamiques relationnelles. Quelles sont leurs stratégies d’adaptation et pour quels résultats ? Qu’est-ce qui fait obstacle ou bien ressource ?


Frédéric Lebaron, Christophe Gaubert et Marie-Pierre POULY, Manuel visuel de sociologie, Paris, Dunod, 2013, 320 p.

Ce Manuel visuel de sociologie s’adresse aux étudiants de licence de sociologie, d’AES, de science politique et aux étudiants du travail social. Il présente de façon claire et illustrée, avec des photos, des encadrés, des graphiques, des schémas, des exercices et des références web et bibliographiques, les bases du raisonnement sociologique et des procédures d’enquête et de production des savoirs sociologiques. Il expose dans un premier temps ce qu’est la discipline sociologique aujourd’hui, à la fois dans ses relations multiples avec d’autres domaines du savoir et dans sa spécificité épistémologique. La deuxième partie détaille ensuite les méthodes de la sociologie, qui constituent un ensemble cohérent de pratiques qui la distinguent d’autres disciplines, en déconstruisant l’opposition classique entre méthodes quantitatives et qualitatives. Enfin sont introduits les différents domaines d’investigation de la discipline, par une série de chapitres centrés sur l’analyse des structures matérielles et symboliques du monde social, permettant de comprendre comment la sociologie rend intelligible les faits sociaux.


Guy Brucy, Fabienne Maillard et Gilles MOREAU (dir.), Le CAP. Un diplôme du peuple, 1911-2011, PUR, 2013.

Le certificat d’aptitude professionnelle (CAP), centenaire en 2011, a toujours fait l’objet de polémiques. Cet ouvrage, le premier consacré à ce diplôme toujours vivace, à la fois « lieu de mémoire » de la formation et enjeu d’avenir propose de rendre compte des rapports entre apprentissages professionnels, certifications et société. À travers cet exemple emblématique, ce sont les conflits et les compromis générés par la mise en place d’un diplôme professionnel, quel qu’il soit, qui sont à l’étude.

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Présentation de l’ouvrage dans l’émission « La Marche de l’histoire » sur France Inter

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Revue française de pédagogie, n°180, 2012,
«Le CAP : regards croisés sur un diplôme centenaire»
coordonné par Guy Brucy, Fabienne Maillard & Gilles MOREAU


Ce dossier est consacré au Certificat d’aptitude professionnelle (CAP), qui a eu cent ans en 2011. Emblématique de la qualification ouvrière et employée, ce diplôme a connu une histoire mouvementée, marquée par les ambivalences des organisations patronales à son égard mais aussi par celles des politiques éducatives, jusqu’à aujourd’hui. Redéfini au début des années 2000, le CAP fait depuis lors l’objet d’une relance active, en pleine politique de hausse du niveau d’éducation. Tour à tour valorisé, discrédité, menacé, il est redevenu un diplôme d’avenir malgré l’objectif de la France de conduire 50 % d’une classe d’âge à la licence. C’est cette histoire révélatrice des luttes et des conflits qui s’organisent
autour des questions de formation et de certification que présente ce dossier.
À partir de points de vue nationaux et sectoriels, cinq articles rappellent ainsi le rôle majeur joué par le CAP tout au long du xxe siècle. Ouvrant le regard sur l’Europe, la dernière contribution donne la parole à des chercheurs de différents pays pour évoquer le rôle désormais attribué aux diplômes professionnels « de base » tels que le CAP. À l’heure de « l’économie de la connaissance », quelle est et pourra être leur place dans les systèmes d’éducation et de formation comme sur les marchés du travail ?

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