Responsable : Emilie Aunis

Présentation :

La recherche collective PARCOURS vise à l’analyse fine des parcours longs des jeunes les moins dotés scolairement (ou ayant connu des sorties précoces de l’école). Le questionnement spécifique de ce séminaire cette année est centré autour de la question de la ruralité ou encore des différences sensibles dans les parcours entre les espaces urbains et ruraux. Dans cette perspective, nous souhaitons mettre l’accent sur les ressources et/ou contre-handicaps que constitue par exemple le capital d’autochtonie, le couple ou la famille, le lieu de résidence, les savoirs, la bande, etc. Qu’est-ce qui fait ressource dans les milieux les moins favorisés ? Comment ces ressources locales, forcément indexées sur une scène, peuvent-elles éventuellement faire « capital » ailleurs ? En quoi sont-ils de véritables « contre-handicaps » jouant en certains lieux contre la disqualification sociale dans la trajectoire des plus démunis socialement et/ou scolairement ? Comment peut-on penser des savoirs qui ne sont pas constitués et pensés comme tels, qui ne font pas l’objet d’une transmission (au sens scolaire du terme) mais qui peuvent fonctionner comme des réserves ou des assises sociales et cognitives ? Quels sont ces « savoirs » qui sans doute alimentent et structurent les capitaux d’autochtonie, notamment dans les milieux populaires ruraux ?

Ce séminaire engagera une réflexion théorique, méthodologique et épistémologique pour essayer de dépasser la difficulté à appréhender d’autres types de ressources que les plus légitimes et les plus socialement consacrées. C’est toujours dans la perspective, qui est celle des séminaires PARCOURS, d’analyser et de comprendre les parcours longs d’entrée dans la vie active des jeunes sortants du système éducatif les moins dotés scolairement, que la prise en compte de ces capitaux ou ressources sera étudiée. Ceci afin de rendre compte autrement des catégories sociales les plus démunies socialement que sous l’angle du « manque » et de la carence, en s’attachant à reconstruire leurs ressources propres et les conditions de possibilité de leur « rentabilité » ou de leur efficacité sociale.

Séminaire Parcours 2018-2019 :

Vendredi 28 septembre, 10h30, MSHS Poitiers : Nicolas Robette, »L’analyse des trajectoires biographiques »

Séminaire Parcours 2017-2018 :

Vendredi 9 mars 2018, à 10h30 à la MSHS : Camille François, « Perdre son logement. Trajectoires de délogement des ménages en procédure d’expulsion locative ».

Vendredi 6 avril 2018, à 10h30 à la MSHS : Claire Auzuret, « Éclairer les trajectoires de sortie de la pauvreté à l’aune d’un double suivi quantitatif et qualitatif ».

Séminaire Parcours 2013-2014 :

jeudi 21 novembre
Isabelle PRAT « Entre résistance et nécessité de se professionnaliser dans le monde associatif. Parcours de jeunes peu qualifiés au sein de la ligue de l’enseignement »
Joachim BENET  » Les stratégies de reconversion des filles et des garçons à faible capital scolaire en milieu rural : premiers éléments »

jeudi 12 décembre (séance annulée)
Christian PAPINOT, « La catégorie de « jeunesse » dans une perspective constructiviste »

jeudi 23 janvier :
Christophe BATICLE « Le Mouvement rural de jeunesse Chrétienne »

jeudi 20 mars
Pierre ROCHE « Le trafic de drogues dans les quartiers populaires, un travail comme les autres ? »

jeudi 10 avril
séance à déterminer

Séminaire Parcours 2012-2013 :

Vendredi 8 février : Benoît Coquard, «Les mises en couple chez les classes populaires rurales. Compte rendu d’une enquête ethnographique en Haute-Marne» .
Les jeunes entre 18 et 35 ans quittent massivement la Haute-Marne, en particulier les jeunes femmes qui partent à la fac et trouvent ensuite à la ville un conjoint et un travail. À l’inverse, les jeunes moins qualifiés et plus « autochtones », des hommes pour la plupart, ont davantage tendance à rester au pays. Dans ce contexte, l’ancrage local des jeunes constitue un handicap à la fois sur le marché matrimonial et sur le marché du travail, et quelles sont, au bout du compte, les conditions de mobilisation du capital d’autochtonie.

Vendredi 8 mars : Caroline Mazaud, «Les ressources locales des hommes de métier ruraux»
À travers l’étude de cas d’une transmission d’entreprise artisanale au sein d’une commune rurale, il s’agira d’identifier les ressources spécifiques dont bénéficient et utilisent certains repreneurs locaux aux trajectoires qui n’offrent pourtant pas les meilleurs atouts scolaires et sociaux. Comment certains hommes de métier parviennent-ils à racheter des entreprises face à des candidats mieux dotés culturellement et économiquement ? Comment leurs ressources font-elle capital et quelles sont les limites de leur usage ?

Vendredi 12 avril : Claude Grignon, «Savoirs populaires et réussite sociale»
La reconstitution des parcours improbables (réussites scolaires ou professionnelles exceptionnelles) est sans doute le moyen le plus efficace pour dresser l’inventaire des contre-handicaps dont disposent les différentes fractions des classes populaires. S’agissant de leurs ressources cognitives, on s’intéressera en particulier aux rapports qu’elles entretiennent avec la diversité des langages (savant, standard, vernaculaires). On examinera également les effets des transformations de la composition des classes dominées (désouvriérisation, dépaysannisation, immigration) sur l’autonomie des cultures populaires et sur l’acceptation de la définition dominante de la réussite, fondée sur l’intégration et l’assimilation.

Vendredi 7 juin : Thibault Cizeau, «Former et déformer des élèves : « Travailler pour apprendre »» SÉANCE ANNULÉE
Quelle est aujourd’hui la place des diplômes professionnels (Bac pro et CAP) dans les carrières scolaires des élèves destinés à travailler dans les métiers de l’industrie métallurgique? Partant d’un contexte local singulier d’un long maillage entre formation et emplois industriels, contexte qui donne sens aux diplômes en les replaçant dans des stratégies d’accès à des métiers et à des groupes sociaux, l’analyse localisée permet de révéler les hiérarchies subjectives et objectives. Ici, il est question de s’interroger sur les conséquences des bouleversements de l’espace des formations professionnelles et techniques sur les élèves et les systèmes de formations.

Vendredi 21 juin : Marwan Mohammed, «La bande est un outil de compensation sociale»
Le phénomène des bandes est à la fois ancien et en constante mutation. La société change, les bandes aussi. Il y a un demi-siècle, leur ampleur et leur durée de vie étaient limitées par le service militaire et surtout par le plein emploi. L’école ne conditionnait pas autant les destins sociaux et les territoires ouvriers n’étaient pas imprégnés par le  » bizness « . Aujourd’hui, le public des bandes, essentiellement masculin, se construit principalement dans trois scènes sociales : la famille, l’école et la rue. Trois univers liés entre eux, analysés de l’intérieur, afin de comprendre la  » pertinence  » des bandes pour ceux qui les forment, la recomposition des liens sociaux qu’elles imposent et leur poids dans le quotidien de ceux qui les côtoient.

Séminaire Parcours 2010-11 :

Tous les séminaires ont lieu à la MSHS de Poitiers

Le séminaire de cette année met l’accent sur la diversité des méthodologies pour appréhender, analyser et comprendre les parcours longs d’entrée dans la vie active des jeunes sortants du système éducatif les moins dotés scolairement.

– 19 novembre 2010, 9h30-12h00 : Pierre Hallier, CEREQ, « L’apport de l’enquête génération 98 à 10 ans »

– 21 janvier 2011, 14h00-16h30 : Philippe Brégeon, Jean-Paul Géhin, GRESCO, « Reconstituer les parcours de jeunes en grande difficulté ‘insertion »

– 11 mars 2011, 9h30-12h00 : Marie-Hélène Jacques, GRESCO, « Le suivi d’un groupe de jeunes de troisième découverte professionnelle »

– 15 avril 2011, 9h30-12h00 : Mathias Millet, GRESCO, « Suivre et reconstruire le devenir des jeunes passés par des classes relais »

– 20 mai 2011, 9h30-12.00 : Etienne Douat, GRESCO, « Les réinterrogations de jeunes en rupture scolaire »

– 24 juin 2010, 9h30-12h : Ugo Palheta, GRESCO, « L’insertion des jeunes non qualifiés à partir du traitement de l’enquête génération 98 à 10 ans »

Séminaire Parcours 2009-10 :

En 2009-10, le séminaire a pris une forme interne avec pour objectif l’élaboration d’une méthodologie commune aux différentes recherches du Programme.

Séminaire Parcours 2008-09 :

– 27 Mars 2008 : Marie Brégeon : « Analyse des rapports à la culture écrite des élèves de SEGPA et leur évolution ». Introduction par Marie-Hélène Jacques

– 29 Mai 2008 : Sylvie Montchâtre : « Les parcours d’insertion des jeunes non-qualifiés dans le secteur de l’hôtellerie – restauration » Introduction par Jean-Paul Géhin

– 23 Octobre 2008 : Valérie Melin : « L’analyse des processus de décrochage et de raccorchage scolaire ». Introduction par Marie Brégeon

– 11 décembre 2008 : Céline Gasquet – CEREQ – « L’analyse quantitative des parcours d’entrée dans la vie active des jeunes les moins qualifiés ». Introduction par Sophie Orange

– 29 Janvier 2009 : Jacques Pouyaud – CNAM – « La transition vécue par mes collégiens qui s’orientent vers le lycée professionnel ». Introduction par Marie-Hélène Jacques

– 19 Mars 2009 : Didier Demazières – PRINTEMPS – « La saisie discursive et rétrospective des temporalités des parcours biographiques ». Introduction par Philippe Brégeon.

– 14 Mai 2009 : Sophie Denave – GRS – « Analyse des disparités sociales au cours du processus des ruptures professionnelles ». Introduction par Fanny Renard.