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Les travaux regroupés dans cet axe font porter l’attention sur les processus de légitimation intellectuelle de catégories d’action du politique, et au mouvement inverse, lorsque les catégories élaborées dans la communauté scientifique se déplacent dans les modes d’action publique.
La conversion de catégories scientifiques en opérateur de l’action publique est un phénomène courant, mais qui tient aussi à des débats de société, comme c’est par exemple le cas aujourd’hui avec la référence à l’idée d’ethnicité, et plus encore la mesure de l’identité ethnique. En outre, des transferts de ce type partent aussi de revendications portées par le champ militant et l’action collective, avant d’être repris par les pouvoirs publics, tel que cela fut le cas avec les mobilisations de malades pour orienter la recherche contre le sida, tout en mobilisant fortement les moyens de politiques publiques pour enrayer la pandémie.
Nous supposons surtout que les acteurs du changement ou de la transformation sociale tiennent compte de leur position dans le monde des institutions au moment de peser sur elles pour provoquer les interventions institutionnelles dans des domaines qu’ils connaissent finalement mieux. La posture d’interlocuteur en paraît plus complexe car elle repose originellement sur une ambivalence. D’un côté les acteurs du changement social contestent, rendant évidentes les défaillances de l’Etat sur des objets qui les préoccupent. Alors que d’un autre côté ils sont les vecteurs de l’innovation sociale et politique, car précisément en lien avec des institutions. Ce faisant, ils négocient, par exemple une campagne de prévention du Sida dont leurs structures associatives serviraient de relaie, tout en orientant de fait l’action publique et politique. Et la conteste dans le même temps, soulignant par exemple ses insuffisances ou les effets d’annonce.
Ce second axe s’organise autour de trois grands questionnements qui prolongent ces brèves remarques. (1) Le rapport entre savoirs et politiques, (2) la manière dont les catégories scientifiques interviennent dans la construction de l’action publique au sens large, et pas seulement des politiques publiques, (3) les transferts d’approches militantes qui sont en jeu dans certaines formes d’action collective et leurs influences sur les ordres sociaux, y compris lorsque ces approches mettent en débat des questions d’ordre culturel.
La méthode commune aux travaux de cet axe consistera à articuler la reconstitution des espaces sociaux, politiques, institutionnels ou professionnels, mais aussi militants, dans lesquels la mise en œuvre de ces catégories et de ces politiques peut être repérée, avec une analyse des trajectoires des individus ou des groupes impliqués dans les différentes formes d’action étudiées. Dans plusieurs cas, des travaux de comparaison internationale permettront de mieux prendre en compte la variation des contextes sociaux et politiques dans l’étude de ces questions.