- Doctorante en sociologie à l'Université de Poitiers
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Titre : L’activité précaire des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Approche multidimensionnelle du processus de professionnalisation.
Direction : Christian Papinot et Hélène Stevens
Résumé :
Les accompagnant.e.s des élèves en situation de handicap (AESH) sont progressivement né.e.s de l’injonction socio-politique de prise en charge non-ségrégative de ces enfants. Concrètement, l’AESH doit aider les enfants présentant un handicap dans le cadre scolaire, c’est-à-dire les accompagner en fonction de leurs difficultés, dans les apprentissages (relire les consignes, réexpliquer…), la participation aux activités et/ou l’accomplissement de certains gestes (écrire, se déplacer…).
C’est en 2014 que le statut d’AESH[1] est créé en réponse aux revendications de professionnalisation des auxiliaires de vie scolaire (AVS). Ces dernières[2] obtiennent à cette occasion un contrat de droit public et la possibilité d’obtenir un contrat à durée indéterminée (CDI) au bout de six ans d’activité. Alors qu’auparavant aucun diplôme n’était prérequis, pour être recruté en tant qu’AESH, il faut désormais être titulaire soit du baccalauréat, soit du diplôme d’Etat d’accompagnant éducatif et social (DEAES) ou bien avoir déjà été AVS durant au moins neuf mois. Depuis 2019, le recrutement sous contrat aidé pour cet emploi est suspendu. Si on peut saisir ces changements comme des indices d’une professionnalisation institutionnelle de l’activité d’AESH, en revanche, les conditions d’emploi restent précaires puisqu’elles se définissent par du temps partiel imposé (24H/semaine) et un salaire de 740 euros net par mois.
Ma recherche consistera donc à saisir les profils sociologiques de ce personnel et à comprendre leur activité au sens large (tâches effectuées, relations au travail, reconnaissance, politisation…). A partir d’une conception élargie de tout ce qui influencerait ou permettrait de définir en partie leur travail, il s’agira d’interroger le processus de professionnalisation des AESH. Cette thèse sera le prolongement et l’approfondissement d’un travail esquissé pendant mon master. J’y mêlerai principalement sociologie du travail, des groupes professionnels, du genre, des institutions et du handicap.
Mon objectif sera d’être au plus près de mes différents enquêté(e)s concentré(e)s autour d’un département spécifique, Barois. Pour cela, en plus d’un travail historique et statistique, je vais réaliser des entretiens avec des AESH et des enseignants principalement mais également des observations à la fois en classe, des formations et des entretiens d’embauche du personnel. Pour ce qui est des écoles, l’idée est de suivre de manière approfondie et régulière plusieurs AESH sur la durée afin de m’immiscer au plus près de leur travail et de leurs relations. Je compte par ailleurs réaliser un questionnaire à destination de ces accompagnantes à l’échelle du département.
[1] Circulaire n°2014-083 du 8-7-2014 : « Conditions de recrutement et d’emploi des accompagnants des élèves en situation de handicap ».
[2] Du fait que 93% des AESH sont des femmes (MENJ-MESRI-DEPP, base statistique des agents (BSA), novembre 2017), nous emploierons le féminin pour parler du groupe des AESH.
2021 : « L’activité des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Professionnalisation inachevée et enjeux institutionnels et professionnels autour de nouvelles divisions du travail scolaire », sous la direction de Hélène Stevens, mention Très bien.
2020 : « Activité précaire et non-reconnue des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Construction difficile d’une professionnalisation », sous la direction de Hélène Stevens, mention Très bien.
2021 : « Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) : des nouvelles divisions du travail à l’école ? », Journées d’étude commune Poitiers – Limoges – Tours des master 2 (dir. Gilles Moreau), Université de Tours, le 2 et 3 juin.