- Maître de conférences en sociologie à l'Université Paris Nanterre
- Membre de l'IDHE.S UMR 8533
Que recherchez-vous ?
Un contenu sur ce site
Une personne sur l'annuaire
Une formation sur le catalogue
Un contenu sur ce site
Une personne sur l'annuaire
Une formation sur le catalogue
– Titre : Des amphis d’apprentis. Genèses, structuration et composition sociale des formations en apprentissage dans l’enseignement supérieur.
– Direction : Gilles Moreau et Prisca Kergoat
– Résumé
Cette thèse de sociologie interroge le développement des formations en apprentissage dans l’enseignement supérieur. Cantonné à la préparation des CAP jusqu’en 1987, ce mode de formation a connu depuis lors une « aspiration vers le haut », de telle sorte qu’à la fin des années 2010 près de quatre apprentis sur dix préparent un diplôme de l’enseignement supérieur. Cette implantation progressive de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur remodèle les contours de celui-là tout autant qu’elle constitue un miroir grossissant des recompositions qui affectent celui-ci : hausse du taux d’accès sous régime de démocratisation ségrégative, contraintes de financement, injonction à la professionnalisation des formations et nouvelles formes de sélection à l’entrée de ces dernières. S’appuyant sur des matériaux d’archives, statistiques et ethnographiques, cette thèse montre que le développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur constitue un poste d’observation privilégié de la production et de la perception des différentes composantes de la valeur des diplômes. Par extension, sont analysées les sources et formes de l’hétéronomie relative du monde académique, dimension souvent oubliée au profit de son pendant autonome. La mise en évidence de la pluralité de la valeur des diplômes et de l’hétéronomie relative s’effectue en trois temps, constituant autant d’étapes méthodologiques d’une étude globale des formations en apprentissage de l’enseignement supérieur. La première partie explique, dans une perspective sociohistorique, comment l’apprentissage “arrive” dans l’enseignement supérieur avec, dans ses bagages, son passé de mode de formation associé à la qualification ouvrière, le remodelage progressif de la morphologie apprentie consécutif de cette arrivée et la ramification de l’offre de places qui sous-tend le développement du mode de formation. La deuxième partie rend compte, à l’échelle des établissements, de la diversité des formes institutionnelles que revêtent les centres de formation d’apprentis, leurs positions au sein de l’espace de l’enseignement supérieur et les rapports d’homologie entre ces positions et celles occupées sur le marché de la collecte de la taxe d’apprentissage, source financière au cœur de leur fonctionnement. Une fois mises au jour les logiques d’appropriation du mode de formation et les configurations institutionnelles dans lesquelles il est pris, la troisième partie donne à voir qui sont les apprentis de l’enseignement supérieur, d’abord comme groupe construit par ses modalités de recrutement, puis comparativement aux étudiants sous statut scolaire et enfin eu égard à leur spécificité d’être préclassés dans les rapports sociaux de production.
[3] Ingénieurs mais apprentis, Classiques Garnier, coll. Histoire des techniques, 2024 (à paraître).
[2] (avec Michaël Llopart et Jérôme Martin) La formation technique et professionnelle en France, années 1820-1980, éditions Atlande, coll. Clefs concours Histoire économique et sociale, 2023.
[1] (avec Marianne Blanchard et Sophie Orange) Filles + sciences = une équation insoluble ? Enquête sur les classes préparatoires scientifiques, Éditions Rue d’Ulm, coll. CEPREMAP, préface de Christian BAUDELOT, 2016.
[recensions : https://lectures.revues.org/21887 ; Revue française de sociologie 2017-2]
[10] « La pesanteur des ascensions des apprenties et apprentis ingénieurs », Sociologie, vol. 14, 2023-4, p. 431-447.
[9] « L’apprentissage dans l’enseignement supérieur : une nouvelle donne depuis 2018 ? », Diversité, n°202, 2023 (en ligne).
[8] « L’apprentissage et l’enseignement technique supérieur : de l’ignorance mutuelle au rapprochement ? », Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe (en ligne), 2022.
[7] « L’apprentissage saisi par les diplômes. Sociohistoire du décloisonnement de la formation initiale sous statut apprenti », Histoire de l’éducation, n°156, 2021, p. 151-178.
[6] (avec Barbara Duc, Nadia Lamamra et Gilles Moreau) « Images de l’apprentissage, apprentissage du mirage ? », Images du travail, travail des images (en ligne), n°9, 2020.
[5] (avec Marianne Blanchard et Sophie Orange) « La noblesse scientifique. Jugements scolaires et naturalisation des aspirations en classes préparatoires aux grandes écoles », Actes de la recherche en sciences sociales, n°220, 2017, p. 68-85.
[Traduction en japonais in SONOYAMA Daïsuké (sld.), Réforme de l’enseignement supérieur et orientation en France, Akashishoten, 2021, ISBN : 978-4-7503-5172-8 ; interview Le Monde Campus]
[4] « La mosaïque de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur : structuration et croissance de l’offre de places », Formation emploi, n°138, avril-juin 2017, p. 99-115.
[3] « Réussite scolaire, barrière économique : des boursiers et leur famille face aux frais de scolarité des grandes écoles de commerce. », Sociologie, vol. 6, 2015-3, p. 225-240.
[recensions : Alter Eco ; interview Le Monde Campus]
[2] « L’apprentissage à tous les étages. Le développement du dispositif dans l’enseignement supérieur. », Diversité, n°180, 2015, p. 36-40.
[1] « Les filières scientifiques d’excellence : un imprenable bastion masculin ? », La Gazette des mathématiciens, n°144, 2015, p. 54-58.
[2] « Évincés, retenus, embauchés. Anatomie d’un recrutement d’une formation d’ingénieurs par apprentissage », in Prisca Kergoat, Dominique Maillard (sld.), Garçons & filles en apprentissage. Représentations, transformations, variations, Octares, coll. Le travail en débats, 2022, p. 185-198.
[1] (avec Marianne Blanchard) « Filles et garçons en classes préparatoires scientifiques : les métamorphoses du “double handicap” au fil des trajectoires scolaires », in BUISSON-FENET Hélène (sld.), École des filles, école des femmes. L’institution scolaire face aux parcours, normes et rôles professionnels sexués, De Boeck Supérieur, coll. Perspectives en éducation & formation, 2017, p. 57-72.
[1] (avec Marianne Blanchard et Sophie Orange) La production d’une noblesse scientifique. Enquête sur les biais de recrutement à l’ENS, rapport pour l’École Normale Supérieure de Paris, mai 2014.
[4] compte rendu de l’ouvrage Le salut par l’alternance, de Philippe Hambye et Jean-Louis Siroux, Groupe de Recherche sur la Démocratisation Scolaire, mars 2019.
[3] (avec Marianne Blanchard et Sophie Orange) « Réponse à la recension de Marie Duru-Bellat à propos de Filles + sciences = une équation insoluble ? Enquête sur les classes préparatoires scientifiques », Travail, genre et sociétés, n°40, 2018.
[2] compte rendu de l’ouvrage School Business. Comment l’argent dynamite le système éducatif, d’Arnaud Parienty, Lectures, octobre 2015.
[1] compte rendu de l’ouvrage La prise en charge du chômage des jeunes. Ethnographie d’un travail palliatif, de Xavier Zunigo, Sociologie du travail, n°56, 2014.