A propos

(BIBB, Bonn)

Les formations professionnelles en Allemagne d’une durée de deux ans –
formations de base ou formations à part entière?

En Allemagne les formations professionnelles de deux ans sont un point de litige entre les autorités fédérales et le patronat d’un côté et la centrale syndicale DGB de l’autre. Tandis que en générale les partenaires sociaux se mettent d’accord sur l’introduction de nouvelles formations professionnelles et la modernisation des formations existantes les syndicats refusent depuis quinze ans (avec une seule exception) de participer à l’élaboration des formations de deux ans.

La centrale syndicale DGB et ses syndicats membre s’opposent aux formations de deux ans en disant qu’une telle formation est insuffisante pour une vie professionnelle; avec les compétences acquises pendant une telle période on ne pourrait pas faire face à des futures nouvelles demandes du monde de l’emploi.

D’autre part le gouvernement fédéral et une partie du patronat insistent sur la nécessité d’offrir à des candidats qui ne sont pas intéressés à une formation de plus longue durée ou qui auraient une tendance plutôt pratique que théorique la chance d’acquérir une qualification reconnue. En outre les entreprises ne veulent pas offrir des formations plus longues lorsqu’ils n’ont pas des emplois correspondants, mais reconnaissent que la qualité de leurs services dépend beaucoup de la qualification du personnel opérationnel (p.ex. dans le commerce de détail ou la distribution des lettres).

À la différence du Code de l’éducation la loi allemande ne connaît qu’une seule définition de «Berufsausbildung» (formation initiale):
La formation professionnelle devra, dans le cadre d’une filière de formation organisée, inculquer les savoir-faire, connaissances et capacités (capacité opérationnelle professionnelle) en vue de l’exercice d’une activité professionnelle qualifiée au sein d’un monde de l’emploi en mutation. Elle devra permettre, en outre, d’acquérir l’expérience professionnelle nécessaire. (Art. 1 para 3 de la loi sur la formation professionnelle).

Le ministère fédéral compétent (normalement le ministère chargè des affaires économiques ne pas le MEN comme en France) peut, en accord avec le ministère de l’éducation et de la recherche, reconnaître des formations professionnelles. Mais indépendamment de la durée de cette formation (deux années au minimum jusqu’á 3,5 années) toutes ces formations doivent satisfaire les critères cités ci-dessus. Les formations de deux ans doivent donc aussi dispenser les compétences nécessaires pour une activité professionnelle qualifiée – et ne pas seulement des compétences de base.

Depuis 2004 le gouvernement fédéral a donc créé et modernisé en dépit des objections des syndicats 17 formations de deux ans; le gouvernement fédéral a aussi tâché d’ouvrir aux diplômés de ces formations la voie à des formations de trois ans en rendant compte des compétences déjà acquises.
Mais cette démarche se heurte à des problèmes fondamentaux:
• Les activités professionnelles qualifiées ont toutes leurs propres logiques. Par ex. un facteur qualifié a besoin de compétences opérationnelles dont un employé au guichet des postes ne dispose pas. Les connaissances requises au guichet sont peut-être plus variés et larges que celles requises pour la distribution des lettres; mais la distribution a ses propres défis – par ex. l’organisation de la distribution, des situations de communication très délicates etc.
• Ainsi les experts préparant des formations» de deux et de trois ans dans la même spécialité ont plusieurs fois opté de définir des contenus partiellement différents pour la deuxième année de la formation.
• Ca entraîne qu’un diplômé d’une formation de deux ans doit investir plus qu’un an supplémentaire pour acquérir le diplôme de trois ans de la même spécialité.
• Mais il y a aussi des formations de deux ans qui ne permettent pas la poursuite dans une formation de trois ans. Par.ex. le «conducteur de service» (un diplôme créé en 2005) fournit des services sur la place qui sont définis dans le règlement de formation; pour se rendre sur place il doit se déplacer en voiture; mais ni les compétences technologiques ni les compétences en matière de conduite permettent la poursuite d’une formation de trois ans.

Le «jumelage» d’une formation de deux et d’une formation de trois ans est donc parfois impossible et souvent un compromis entre la logique «professionnalité propre à chaque formation» et le but social et politique d’éviter des impasses de qualifications pour les diplômés d’une formation de deux ans. A la différence de la situation en France les candidats d’une formation de trois ans (ou trois ans et demi) ne sont pas obligés à se présenter aux épreuves d’une diplôme de deux an, tandis qu’en France un candidat à un bac pro doit d’abord se présenter aux épreuves d’un CAP ou BEP de la même spécialité.

Les enquêtes sur les formations de deux ans en Allemagne sont rares. L’interprétation des nombres des contrats de formation une analyse detaillée..

L’expérience allemande ne confirme pas d’ailleurs l’hypothèse que les formations de deux ans sont la voie typique à la professionnalisation de «nouvelles» branches. Ces branches demandent souvent d’abord des profils de qualifications très élevées ou bien des formations de deux ou trois ans sont introduites en même temps.

En dépit des différences de conception entre la France et l’Allemagne en beaucoup de cas les profils professionnels (des référentiels des activités professionnelles respectivement) des deux côté du Rhin sont quand-même très similaires.

Vous trouverez ci-dessous le texte de la communication dans son intégralité :

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