Journée d’études organisée par le GRESCO dans le cadre du festival Filmer le travail

Lundi 13 février 2017

Espace Mendès France 1, place de la Cathédrale 86000 POITIERS

Responsabilité scientifique : Hélène Stevens, Jean-Paul Géhin (GRESCO EA 3815, Université de Poitiers)

En partenariat avec l’Organisation Internationale du Travail Journée gratuite ouverte à tous avec inscription obligatoire contact : inscriptions@filmerletravail.org

Voir les vidéos de la journée d’études

Présentation

Serons-nous tous entrepreneurs demain ? Dans un contexte où les systèmes productifs visent la flexibilité de leur main d’oeuvre, externalisent une partie de leurs activités et font appel à l’intérim et à la sous-traitance, les modifications du droit du travail et la création du régime de l’auto-entrepreneur en France vont dans le sens d’un assouplissement et d’une hybridation des contours de l’emploi. Accompagnant le développement des plateformes numériques qui distribuent le travail
à une multitude de travailleurs indépendants, ces transformations conduisent certains prêcheurs à prophétiser la fin du salariat, déjà annoncée à la fin des années 1990 mais qui concerne encore 88 % de la population active.

De fait, la norme d’emploi telle qu’elle s’est progressivement constituée au XXème siècle – emploi salarié en CDI à temps plein – ne se retrouve plus aujourd’hui dans nombre de parcours discontinus et incertains, oscillant entre salariat, indépendance, travail informel, chômage, portage salarial, emplois aidés, bénévolat, etc. Parallèlement, le discours ambiant incite chacun – cadres du privé comme employés de la fonction publique ou chômeurs de longue durée – à se penser comme entrepreneur,
décrivant un registre de mobilisation des travailleurs fondé sur la responsabilité individuelle, l’internalisation de la contrainte, l’auto-contrôle et la valorisation d’une relation contractuelle avec l’employeur ou le donneur d’ordre.

Que nous disent ces situations d’emploi et de travail aujourd’hui ? Assiste-t-on à une précarisation grandissante et une dégradation des conditions de travail ? Peut-on y lire les signes d’une émancipation du lien de subordination salariale, d’une plus grande autonomie professionnelle ? Quels effets produisent-elles sur l’emploi salarié ? Quelles différenciations sociales s’en dégagent ? Quelles stratégies les travailleurs développent-ils pour en contrer l’incertitude ? Quelles relations collectives et quelles solidarités peuvent s’y constituer ? Comment penser les formes de protections juridiques et sociales lorsque celles-ci ont largement été pensées jusqu’alors sur la matrice du salariat ?

Organisée par le laboratoire GRESCO et l’association Filmer le travail en partenariat avec Organisation Internationale du Travail (OIT), cette journée d’études propose d’analyser – et de s’instruire de – ces situations d’emploi et de travail à travers différentes figures, anciennes ou contemporaines, de ces « travailleurs de l’intermittence » : intermittents du spectacle, intérimaires, salariés en contrats courts, auto-entrepreneurs, chauffeurs Uber. Regroupant chercheurs en sociologie, histoire, économie et droit, acteurs professionnels, partenaires sociaux et représentants de l’OIT, elle s’organise autour de temps de
conférences, tables rondes, débats et projections de film. Elle est ouverte à tout public et libre d’entrée.

 

Programme et résumés des communications