Les 11, 12, 13 février 2013

Colloque : Images du travail, travail des images :
Pratiques artistiques, démarches scientifiques.

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« Le travail, toujours central, toujours en crise, toujours contradictoire : entre souffrance et plaisir, soumission et libération, intégration et exclusion. Le travail souvent vécu comme contrainte. Temps, espaces et corps contraints. Et pourtant le travail change, se transforme en profondeur : il s’intellectualise, s’intensifie, se complexifie, se précarise, se dilue dans d’autres espaces temps comme ceux des loisirs, de la vie familiale, de la formation. Surtout, il tend à devenir moins visible, moins lisible, quittant la place publique pour des espaces privés au sein d’institutions de plus en plus soucieuses de leur image et cherchant à la contrôler étroitement. Il y a urgence à étudier et à montrer le travail, tel qu’il est et qu’il est en train de devenir, pour comprendre, analyser et orienter ces transformations. »

Ce constat, au fondement du festival Filmer le travail et du colloque Images du travail, travail des images organisé les 4, 5 et 6 novembre 2009 à l’université de Poitiers par le GRESCO, reste d’actualité. On peut d’ailleurs souligner la multiplication depuis 2008 des publications d’ouvrages et de numéros thématiques de revues sur ce thème, mettant l’accent sur les représentations du travail et ses images. Parallèlement, le fort intérêt du cinéma documentaire comme de fiction (et, plus largement, des pratiques artistiques et culturelles comme le théâtre, la littérature ou la bande dessinée) pour la question du travail tend à se confirmer.

Objectifs

L’acuité du débat nous amène à proposer en février 2013, en liaison avec le festival Filmer le travail, un colloque international dans le prolongement de celui organisé en novembre 2009. L’objectif est d’échanger et de confronter les points de vue entre les chercheurs en sciences sociales spécialisés dans le travail et les professionnels de l’image fixe ou animée, engagés dans une démarche documentaire dans ce champ. Il s’agit de comparer les méthodes et les types de connaissances proposés par ces deux démarches, d’appréhender leurs points communs et leurs différences, de mesurer leurs apports et influences réciproques.

On utilisera ici la notion de « démarche visuelle documentée », qui recouvre ce qu’on qualifie couramment de « photographie sociale » ou de « documentaire de création », pour distinguer ces pratiques photographiques et cinématographiques du reportage journalistique. L’accent est mis sur le travail de terrain, la durée de l’investigation, le point de vue de l’auteur, ce qui rapproche ces démarches du travail de recherche de terrain. A noter que la notion utilisée dans le champ du documentaire de création de « subjectivité assumée », pour mettre l’accent sur la place et le point de vue de l’observateur, présente bien des points communs avec celle d’analyse réflexive utilisée en sciences sociales. Ce constat permet d’envisager des réflexions méthodologiques fructueuses concernant la comparaison des deux approches, documentaire et scientifique, et l’intérêt de mobiliser de tels matériaux dans la recherche en sciences sociales.

Ce colloque a pour ambition de mobiliser des points de vue divers, dans l’optique de favoriser la réflexion, qu’elle soit méthodologique ou épistémologique autour des interférences, passerelles ou hiatus caractérisant démarches scientifiques et approches plus sensibles mobilisant l’image. Les échanges attendus entre chercheurs de différentes origines disciplinaires (ethnologie, sociologie, anthropologie, ergonomie, psychologie, géographie, histoire, littérature, linguistique, études cinématographiques…) utilisant des images fixes ou animées, sous des formes et des intensités diverses, dans leur pratique de recherche, et professionnels de l’image fixe ou animée, sont donc multiples.